En dépit des avancées significatives vers une plus grande égalité entre les deux sexes dans le monde entier, les femmes sont encore confrontées à des lois et réglementations qui restreignent leur intégration économique, selon un récent rapport de la Banque Mondiale intitulé ” les femmes, l’entreprise et le droit “.
Pour la BM, cela s’explique par “la lenteur des réformes visant à supprimer les obstacles à l’inclusion économique des femmes dans plusieurs régions. La pandémie du Coronavirus a exacerbé les inégalités existantes qui désavantagent les filles et les femmes, en particulier sous la forme d’obstacles à la scolarisation et au maintien de l’emploi”.
Augmentation de la violence domestique
Les femmes sont également confrontées à une augmentation de la violence domestique ainsi qu’à des défis en matière de santé et de sécurité.
” Les femmes devraient avoir le même accès au financement et les mêmes droits à l’héritage que les hommes et doivent être au centre de nos efforts visant à favoriser une reprise inclusive et résiliente après la pandémie de COVID-19 “, a déclaré David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
La pandémie de COVID-19 a engendré de nouveaux défis pour la santé, la sûreté et la sécurité économique des femmes à travers le monde, a-t-il expliqué. Suite à la propagation de l’épidémie COVID-19, de nombreux gouvernements ont mis en place des mesures afin d’aider les femmes qui travaillent à faire face à certains des effets de la pandémie.
Dès lors, en raison de la fermeture des écoles, près de 40 pays à travers le monde ont introduit un congé ou des prestations sociales en vue d’aider les parents à s’occuper de leurs enfants.
La pandémie a également contribué à une hausse de la gravité et de la fréquence des violences faites aux femmes.
Mesures pour assurer un accès à la justice
Des recherches préliminaires montrent que, depuis le début de l‘année 2020, des gouvernements ont introduit environ 120 nouvelles mesures, notamment l’ouverture de lignes d’assistance téléphonique, des services d’assistance psychologique et des refuges pour mettre les femmes à l’abri de la violence.
Certains gouvernements ont également pris des mesures pour assurer un accès à la justice de multiples façons, notamment en déclarant urgents les dossiers relevant du droit de la famille durant le confinement et en autorisant les audiences à distance pour les affaires familiales.
Néanmoins, les pouvoirs publics peuvent encore aller plus loin pour mettre en place des mesures et des politiques visant à s’attaquer aux causes profondes à l’origine de ces violences.
“S’il est encourageant de constater que beaucoup de pays ont pris des mesures proactives pour aider les femmes à traverser la pandémie, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment du point de vue de l’amélioration du congé parental et de l’égalité salariale “, a précisé Mari Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats.
” Les pays ont besoin de créer un environnement juridique qui renforce l’inclusion économique des femmes, de façon à ce qu’elles puissent faire les meilleurs choix pour elles-mêmes et pour leur famille. , a-t-il dit.
Des réformes pour protéger les femmes
Des réformes sont aussi requises pour surmonter les restrictions auxquelles se heurtent les femmes dans le type d’emploi, les tâches et les heures qu’elles sont autorisées à effectuer, qui les cantonnent dans des emplois moins bien rémunérés.
Egalité salariale femmes/hommes
Enfin, dans 100 économies, la législation n’exige pas une rémunération égale pour les hommes et les femmes s’acquittant d’un travail d’une même valeur.
Pour arriver à l’égalité juridique, a précisé la Banque Mondiale, il faut un effort commun des pouvoirs publics, de la société civile et des organisations internationales, entre autres.
Toutefois, les réformes juridiques et réglementaires peuvent servir de catalyseur important pour améliorer la vie des femmes ainsi que celle de leur famille et de leur communauté.
Le rapport “Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2021” évalue les lois et réglementations dans 8 domaines qui affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 pays, couvrant la période de septembre 2019 à octobre 2020.