Les pays africains sont appelés à investir en priorité dans des infrastructures résilientes, dans les chaînes de valeur, en s’appuyant sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA ) ainsi que, dans la sécurité alimentaire et dans le capital naturel de l’Afrique pour avoir une relance verte du continent, selon le rapport de la Commission Economique pour l’Afrique(CEA) pour l’année 2021 intitulé “Construire l’avenir pour une relance verte de l’Afrique “.
Présenté, virtuellement, lundi, 1er mars 2021, aux médias à l’occasion de la tenue de la septième session du Forum régional africain sur le développement durable (FRADD 2021) organisé sur le thème ” Mieux construire l’avenir : vers une Afrique résiliente et verte pour la réalisation du Programme 2030 et de l’Agenda 2063 “, (du 1er au 4 mars 2021), ce rapport explore les voies que les pays africains peuvent prendre pour construire des économies plus résilientes et durables qui peuvent également, accélérer la croissance, afin de relever le défi de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), face à la COVID19 et au changement climatique.
La secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe a mis l’accent, à cette occasion, sur la nécessité de commencer à réfléchir à la planification de l’avenir d’autant que l’Afrique est actuellement, en situation difficile et à examiner honnêtement et sérieusement les structures de financement des infrastructures africaines. “Nous finançons les infrastructures dans des délais plus courts qu’il n’en faut pour construire ces infrastructures, ce qui entraîne des problèmes de viabilité de la dette “,a-t-elle encore ajouté.
Pour réussir à investir dans les chaînes de valeur, en s’appuyant sur la ZLECA, les pays africains sont appelés, selon le rapport, à soutenir les industries dotées de chaînes d’approvisionnement nationales et régionales plus courtes et durables. Le rapport de la CEA appelle, en outre, à accroître l’investissement dans l’agriculture et les communautés rurales, afin de garantir une alimentation plus sûre et abordable pour les consommateurs et de meilleurs rendements pour les exploitants agricoles. Les effets de la COVID-19 et du changement climatique ont mis en évidence les vulnérabilités et les préoccupations de l’Afrique en matière de sécurité alimentaire.
Avec un besoin de financement annuel estimé à 63,8 milliards de dollars, pour les 10 prochaines années, pour réaliser les ODD, la COVID-19 augmente le déficit annuel à 92,8 milliards de dollars, en raison d’une perte estimée à 29 milliards de dollars due à ladite pandémie, selon ce rapport.Le rapport note que des solutions basées sur la nature sont nécessaires pour créer des emplois tout en protégeant les ressources naturelles. Dans les zones rurales d’Afrique, 62% de la population dépend directement, des services écosystémiques pour leur subsistance. Les ressources marines et côtières représentent 35% du PIB dans certains pays africains.
“Une agriculture intelligente face au climat, un boisement, une pêche durable et une gestion rationnelle des ressources marines et terrestres font partie des éléments constitutifs d’une mise en œuvre adéquate des solutions basées sur la nature pour lutter contre le changement climatique “, a affirmé Songwe.
De son coté, le directeur de la Division de la technologie, du changement climatique et des ressources naturelles, à la CEA, Jean-Paul Adam a affirmé qu’avoir des concepts d’économie verte ou d’économie bleue visent précisément, à garantir que la santé de l’écosystème naturel soit correctement, prise en compte dans les activités économiques génératrices de richesse” Lorsque nous nous tournons vers l’économie bleue, nous sommes particulièrement, conscients de la nature limitée des ressources.
Le continent africain est doté d’importantes ressources océaniques, mais ces ressources sont de plus en plus sous pression en raison de la surexploitation et du changement climatique “a-t-il encore, expliqué. Et de poursuivre que les effets du changement climatique sont aussi prononcés que les dégâts causés par la pandémie de COVID-19, ajoutant que ces deux derniers ont eu des effets désastreux sur les initiatives de conservation de l’environnement et l’écotourisme en Afrique.
Par ailleurs, le rapport de la CEA a mis en exergue l’importance de trouver des modèles de financement plus récents et durables pour compléter la conservation des écosystèmes fragiles et des espèces en péril.La septième session du Forum régional africain sur le développement durable (FRADD 2021) qui sera officiellement inauguré le 3 mars 2021 a pour objectif de faire progresser la mise en œuvre intégrée du Programme du développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063.
A cette fin, le Forum régional offre une plateforme multipartite pour le suivi et l’examen des progrès et des défis dans la mise en œuvre de ces deux programmes, tout en renforçant l’apprentissage et en préconisant des mesures et des actions de politiques efficaces.