L’Union nationale de l’industrie hôtelière (UNIH) désapprouve « le projet de la Refonte du système de classement des hôtels de tourisme », tel que présenté lors de la réunion informative, vendredi 26 février 2021.
Cette désapprobation s’appuie sur des arguments liés à un problème de fond et un autre de forme.
Problème de fond :
1) L’administration du tourisme ne peut pas continuer à être « juge et partie » : à initier ce système et à l’encadrer, à le légiférer, à l’administrer et à le contrôler.
2) La refonte du système de classement des hôtels de tourisme se base sur la révision des normes. Or, cette tâche est dévolue à des organismes indépendants spécialisés, telle que l’ONNORPI, pour le faire. Le Comité de pilotage (Copil) qui a veillé à la révision de ces normes n’est pas compétent pour effectuer cette mission.
3) L’UNIH conteste le choix des cabinets d’études choisis. Elle considère qu’il aurait été plus judicieux de faire appel à des organismes étatiques qui ont déjà travaillé sur le tourisme durable, tel que le Centre international des technologies de l’environnement de Tunis (CITET), pour accompagner cette refonte.
4) L’UNIH considère qu’il est plus approprié de parler de révision que de refonte, synonyme de rupture et de déni de l’historique de l’hôtellerie tunisienne et de son passé glorieux.
5) Cette révision des normes devrait être faite sous forme d’avenant ou de recommandations. Une telle démarche équivaudrait à une preuve de continuité, de progression, d’amélioration et de développement du secteur plutôt que d’une « refonte ».
6) L’UNIH est d’avis à adopter des standards internationaux tels que ceux des ISO (9000, 14000, 22000) que de développer des normes nationales qui n’ont qu’une valeur relative ; d’autant plus qu’il commence à y avoir une profusion de ce genre de classement. Le dernier en date est le label « Qualité Tourisme Tunisie », sans compter ceux des autres organismes.
7) L’UNIH considère que le timing choisi pour annoncer cette refonte n’est pas le bon, eu égard à la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’hôtellerie tunisienne et les perspectives incertaines qui planent sur le tourisme international.
8) Avant de promulguer cette refonte, l’UNIH suggère de faire des simulations sur les coûts et les investissements que doit dépenser et engager un hôtel (selon sa catégorie et son état) pour être conforme à ces nouvelles normes. Il faut tenir compte de la situation financière précaire des établissements hôteliers et de l’attitude négative des banques à leur égard.
Problèmes de forme :
1) L’UNIH n’a pas fait partie du Comité de pilotage (Copil) qui a élaboré ce «projet de la refonte du système de classement des hôtels de tourisme». Elle n’a jamais été invitée à y siéger ni à donner son avis.
2) L’UNIH n’a pas participé, ni de près ni de loin, à l’élaboration de ce projet. Il y a même eu un refus catégorique à ce qu’elle en soit partie prenante; pour des raisons que l’UNIH préfère ignorer.
3) L’UNIH a adressé des correspondances à tous les ministres du Tourisme et directeurs généraux de l’ONTT qui se sont succédé depuis le début de cette opération en 2018, demandant de participer à l’élaboration de ce projet. L’UNIH n’a jamais eu de réponses à toutes ces correspondances.
4) L’UNIH n’a pas eu connaissance des résultats de la consultation faite par l’ONTT à propos de ce projet ; et elle n’y a pas été associée non plus.
5) A ce jour, l’UNIH n’a pas connaissance du texte définitif du projet. Faut-il attendre sa publication pour en prendre connaissance ?
Pour tous ces arguments solides et fondés, l’UNIH demande la révision de ce « projet de la refonte du système de classement des hôtels de tourisme».
Communique du Comité Directeur de l’UNIH