Les Tunisiens Amira Ghenim et Habib Selmi sont dans la Longlist du Prix international du roman arabe, “Booker 2021” (International Prize for Arabic Fiction-IPAF), dévoilée le lundi 1er mars 2021.
“Calamity of the Nobility ” (La Calamité de la Noblesse) de Amira Ghenim (Dar Mesaa) et ” Longing for the Woman Next Door ” (Désir de la Femme d’à côté) de Habib Selmi (Dar al-Adab) figurent dans une liste de 16 romans demi-finalistes en lice pour cette 14ème édition du Booker arabe.
Les six titres de la shortlist seront annoncés le 29 mars 2021. Le Palmarès de la 14e édition sera annoncé dans le cadre d’une cérémonie officielle le 25 mai 2021, habituellement organisé à Abu Dhabi.
L’éditeur tunisien “Meskiliani Editions” est présent dans la short-list avec trois romans dont “Calamity of the Nobility “, édité en partenariat avec Dar Mesaa. Les deux autres romans sont ” The Eye of Hammurabi de l’Algérien Abdulatif Ould Abdullah et ” Hole to Heaven ” du Saoudien Abdulla Al Ayaf, coédités respectivement avec Dar Mim et Dar al-Rashm.
Les 16 demi-finalistes sont sélectionnés parmi 121 candidatures de romans en langue arabe publiés entre le 1er juillet 2019 et le 31 août 2020. Ils sont l’oeuvre d’auteurs issus de 11 pays, représentant l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Irak, la Jordanie, le Kuwait, le Liban, le Maroc, le Soudan, la Tunisie et le Yémen.
Les auteurs de cette long-list, 4 femmes et 12 hommes, appartiennent à la tranche d’âge de 31 et 75 ans. Dix auteurs rejoignent la long-list du Booker pour la première.
“Collectivement, les écrivains abordent les questions importantes auxquelles est confrontée la région arabe aujourd’hui, des souffrances en Irak, à la propagation des organisations extrémistes jusqu’à la place des femmes “, lit-on sur le site du Booker.
“Le polar affiche une forte présence dans la liste de cette année 2021, avec des récits qui explorent des crimes commis dans un contexte de guerre et de conflit et au-delà. Les relations humaines, la loyauté, la trahison et le pouvoir de la Littérature à travers le Monde arabe, dans des villes comme Aden, Amman, Casablanca, Oran et autres, sont également parmi les thèmes qu’explorent les romanciers demi-finalistes “, selon la même source.
La longlist a été choisie par un jury international de 5 membres dirigé par l’écrivain et poète libanais Chawki Bazih : Mohammed Ait Hanna (écrivain, traducteur et académicien marocain), Safa Jubran (universitaire qui exerce à Sao Paolo au Brésil), Ali Al-Muqri (écrivain yéménite) et Ayesha Sultan (écrivaine, journaliste et éditrice émiratie).
Durant les précédentes éditions, plusieurs romanciers tunisiens ont atteint cette étape éliminatoire avancée de la prestigieuse récompense du Booker arabe. En 2019, Mohammed Aissa Meddeb (Hammam Edhahab, Meskialiani Editions) était en demi finale parmi 16 romanciers de 9 pays arabes.
L’universitaire Chokri Mabkhout est lauréat du Prix international du Roman Arabe “Booker 2015”, pour ‘Ettaliani’, un roman édité en 2014 chez Dar Altanweer.
Ce prix que gère la Fondation du prix Booker est doté de 50.000 dollars pour le premier lauréat. Les organisateurs lui offrent également les financements nécessaires pour la traduction en Anglais de son roman, sachant que les six romanciers inscrits dans la liste courte gagnent chacun un prix de 10 mille dollars.
Le prix est une récompense annuelle créée en 2007 qui est sponsorisée par le département de la Culture et du Tourisme, à Abou Dhabi. Cette distinction qui vise à promouvoir l’écriture romanesque arabe est organisée avec le soutien de la Fondation du prix booker “Booker prize Foundation”, basée à Londres.
Synopsis des deux romans tunisiens, d’après le site du Booker:
“Calamity of the Nobility” de Amira Ghenim
ce roman relate un chapitre peu connu de l’histoire contemporaine de la Tunisie. Son héro est Tahar Haddad, figure emblématique du réformisme en Tunisie, connu pour sa lutte en faveur de la cause féminine.
Dans cette fiction, l’auteur évoque une histoire d’amour imaginaire entre ce réformiste et sa bienaimée supposée ” Lella Zubaida “. Dans ce récit fictif, la romancière met en avant la voix de narratrices dans une symbolique qui fait de la femme la gardienne de la mémoire, coupant avec la vision patriarcale qui a longtemps dominée l’histoire.
“Longing for the Woman Next Door” de Habib Selmi
A priori, ils n’ont rien de commun, mis à part le fait de vivre dans le même immeuble. L’homme, la soixantaine, instruit, marié à une française. Elle, beaucoup plus jeune, issue d’un milieu social moyen et mariée à un homme excentrique.
Le roman explore le jeu entre les deux protagonistes qui se révèle au fur et à mesure que leur relation se développe. Une relation qui s’avère à la fois riche, turbulente et extraordinaire avec un certain obscurantisme et une tragédie à découvrir entre les lignes de cet opus.