La cargaison de 800 tonnes de riz blanc importées, dont près de la moitié est contaminée par l’aflatoxine, reste encore stockée à part, dans les entrepôts de l’OCT, alors qu’une autre cargaison de 600 tonnes est en cours de vérification, a déclaré le PDG de l’Office du commerce de Tunisie (OCT), Elyes Ben Ameur, cité par la TAP.
Ces deux cargaisons ont été importées pour un montant total de 1,5 million de dinars.
Et de préciser que l’Office s’est rendu compte de la contamination de quantités de riz importées début 2021, après une opération d’autocontrôle, visant la protection de la santé du consommateur.
L’aflatoxine est une mycotoxine produite par certains champignons proliférant notamment sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide. Elles possèdent un pouvoir cancérogène élevé.
Ben Ameur a réitéré que la moitié de la cargaison de riz blanc déchargée fin janvier 2021, comprenait des taux élevés d’aflatoxine, alors qu’une autre cargaison déchargée le 3 février 2021, est encore, en cours de vérification, même si la société étrangère importatrice a présenté des certificats, attestant que ce riz est propre à la consommation.
D’après lui, l’opération de contrôle des produits importés, est effectuée par une société de contrôle reconnue à l’échelle internationale, qui a été désignée pour vérifier la conformité du produit aux normes internationales et aux conditions contractuelles avant et au moment du chargement dans le pays d’origine.
Cette société a présenté des certificats d’analyses qui stipulent la validité du produit, en se basant sur les analyses microbiologiques et physicochimiques y compris la conformité du produit au taux maximum toléré, d’aflatoxine.
L’Office a, ensuite, procédé, à un autocontrôle de la marchandise dès son arrivée au port. Les analyses effectuées par un laboratoire tunisien accrédité, ont montré la non conformité de certaines quantités de riz qui contiennent des taux élevés d’aflatoxine.
Selon le PDG de l’OCT, l’office a stocké ces quantités de riz dans un entrepôt à part. Ces quantités n’ont pas encore été commercialisées sur le marché local. Il a affirmé que le fournisseur a été informé des résultats des analyses de laboratoire, soulignant que l’office a refusé d’une manière catégorique, la réception des quantités non conformes aux normes de qualité.
“L’OCT a demandé au fournisseur, de venir en Tunisie, pour discuter des points de litige, conformément aux conditions contractuelles garantissant les droits de l’office.
L’objectif est de régler ce problème à l’amiable, à travers la récupération du montant payé pour l’importation de ce produit, sachant que ce n’est par la première fois que des taux élevés d’aflatoxine sont détectés, lors de l’importation de tels produits”.
Il convient de signaler que l’OCT importe annuellement, plus de 3500 conteneurs de produits alimentaires dont 1000 conteneurs réservés au riz, sachant que la consommation nationale annuelle de riz s’élève à 27 mille tonnes.
L’office dispose d’un stock stratégique aux alentours de deux mois et demi de consommation nationale, soit l’équivalent de 6 mille tonnes réparties entre les entrepôts de l’office, à travers tout le pays, les unités de conditionnement et les ports.
Le taux de la destruction des produits impropres à la consommation en Tunisie, s’élève à 2 pour mille pour le café et le riz , alors que la moyenne internationale est de 5 à 7 pour mille, selon les déclarations faites par le directeur général adjoint de l’OCT, Noureddine Sallemi, en janvier 2021.
Lors d’une visite de contrôle effectuée dans un entrepôt de l’OCT, dans la zone industrielle de Rades, en janvier 2021, la commission de l’agriculture relevant de l’ARP, avait découvert des produits importés impropres à la consommation. Il s’agissait de 120 mille tonnes de café, 6500 tonnes de riz thaïlandais et 22 mille litres de lait.