La guerre contre la corruption ne peut être gagnée sans l’implication des citoyens et des appareils de l’Etat (Boukhris), a affirmé jeudi le président de l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC) Imed Boukhris.
” La corruption est un préjudice majeur qui menace l’autorité de la loi, la stabilité politique et la paix sociale “, a-t-il souligné lors d’une conférence organisée à l’occasion de la journée nationale des lanceurs d’alerte, célébrée le 5 mars.
Il a dans ce sens souligné l’impératif de démanteler le système de corruption en Tunisie pour permettre la réussite du processus démocratique, une répartition plus équitable des richesses et l’impulsion du développement économique, pilier de la paix sociale.
” L’adhésion des citoyens doit trouver en contrepartie une réactivité totale des appareils de l’Etat, sans exception aucune “, a-t-il insisté, et ce afin de “remédier immédiatement à tout dysfonctionnement et en finir avec l’impunité “.
Le premier président de la Cour des Comptes Néjib Ktari a, pour sa part, appelé tout citoyen qui constate une mauvaise gestion des deniers publics ou des soupçons de corruption, à les dénoncer sans crainte ” puisqu’il existe des lois qui le protègent “.
La Cour des Comptes reçoit régulièrement des plaintes déposées par des citoyens et les transfère à l’INLUCC, a-t-il indiqué, soulignant l’importance de la collaboration entre les instances indépendantes dans la lutte contre la corruption.
Le président de la Haute Autorité Indépendante pour la Communication Audiovisuelle (HAICA) Nouri Lajmi a concédé que ” le rôle d’un lanceur d’alerte n’est certes pas facile, mais il s’agit d’un devoir national face à l’ampleur qu’a prise la corruption dans le pays “, rendant à cette occasion hommage aux efforts fournis par l’INLUCC depuis sa création, ” et qui lui ont valu la reconnaissance de plusieurs organisations “.
Adnane Lassoued, vice-président de l’Instance d’accès à l’information, a mis en exergue la relation étroite entre l’accès à l’information relative à la chose publique et la lutte contre la corruption.
Chawki Gaddès, président de l’Instance nationale de protection des données personnelles, a affirmé que les lanceurs d’alerte son sous la protection de la loi ainsi que de son instance et de l’INLUCC.
Un spot de sensibilisation sur l’importance de dénoncer la corruption, réalisé par le Conseil de l’Europe, a été diffusé lors de la conférence. Il indique que 80% des Tunisiens considèrent que la corruption a considérablement augmenté après la Révolution, mais 30% uniquement dénoncent des faits de corruption.
Des témoignages de lanceurs d’alerte ont également été diffusés ainsi que des présentations de conseillers juridiques de l’INLUCC, relatives à la loi et aux mécanismes de protection.