Bien que la croissance du nombre de décès global en 2020 soit restée en ligne avec la tendance des années antérieures, la trajectoire récente de la mortalité a été marquée par une accélération exceptionnelle des décès en fin d’année, particulièrement pour les personnes âgées. “En 2020, la Tunisie a enregistré 75 365 décès toutes causes confondues, soit un accroissement de 5,3% ou 3764 décès de plus qu’en 2019″, lit-on dans un rapport de l’Institut national de la statistique.
Selon l’institut, la mortalité aurait été sensiblement impactée par la pandémie de Covid-19 en 2020. Le surcroît de décès sur l’année s’étalant de mars 2020 à février 2021 est estimé à près de 4 850 morts et ne peut être associé aux explications conventionnelles liées à la saisonnalité de la mortalité, explique l’INS.
Selon le rapport, la trajectoire infra-annuelle de la mortalité en 2020 est atypique par rapport aux années précédentes : si le nombre de décès est resté très proche de la moyenne durant les trois quarts de l’année, une franche augmentation a été enregistrée à partir de la mi-septembre, pour culminer à près de 1900 morts hebdomadaires à partir de la mi-octobre, niveau qui sera quasiment maintenu jusqu’à la fin de l’année 2020.
Une deuxième accélération a eu lieu début 2021 faisant passer les décès à un niveau moyen autour de 2200 morts hebdomadaires en janvier. Les données préliminaires du mois de février suggèrent en revanche un retour aux niveaux moyens de mortalité des années précédentes, lit-t-on de même source.
La hausse exceptionnelle du nombre de morts à partir de l’automne est probablement liée à l’accélération de la propagation de l’épidémie. En étudiant le profil saisonnier de la série mensuelle des décès, il apparaît clairement, selon la même étude, que le mois de janvier est en moyenne le mois le plus ” meurtrier “, avec 31% de décès de plus que la “normale”.
Suivent les mois de février et décembre avec près de 15% de décès de plus que la moyenne, tandis que le mois de juin est le mois qui enregistre le moins de morts (15% de moins que la moyenne).
Selon l’INS, les mois de février 2012 et janvier 2017 enregistrent ainsi un surcroît de décès de près de 1300 morts.
Sur l’ensemble de l’année 2017, l’excédent de mortalité s’élève à environ 3 500 décès.
Comme décrit précédemment, l’année 2020 exhibe un profil atypique avec une légère sous-mortalité en début d’année, suivie par une surmortalité forte au dernier trimestre évaluée à près de 4 000 morts excédentaires, avec un pic en octobre où l’excédent de mortalité atteint les 1 850 décès.
Il est à noter par ailleurs que près de 85% du surcroît de mortalité sur cette période est attribuable aux décès excédentaires de personnes âgées de 65 ans ou plus, dont les deux tiers sont des hommes.
Sur l’ensemble de l’année -s’étalant de mars 2020 à février 2021-, le surcroît de mortalité est estimé à près de 4 850 décès. Sur la même période, les décès attribués à la Covid-19 s’élèvent à près de 8 000 morts.