La commission 5+5 constituée du gouvernement et de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) a convenu d’augmenter le prix du litre du lait à la production de 100 millimes pour atteindre le seuil de 1140 millimes, a fait savoir, mardi, le vice-président de l’UTAP, chargé de la planification stratégique, Khaled Arak.
Arak a exhorté, dans un appel téléphonique avec l’agence TAP, le gouvernement à accélérer l’annonce de cette augmentation pour éviter la dégradation de la filière de l’élevage en Tunisie qui souffre de difficultés sous l’effet de la hausse du coût de production.
Cet appel fait suite à des affirmations du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche par intérim Mohamed Fadhel Kraiem, en prévisions de la tenue du conseil ministériel, au cours de cette semaine, consacré à la filière laitière, où des décisions en faveur de cette filière sont attendues.
Le litre du lait se vend actuellement par l’agriculteur à 1040 millimes dans un pays disposant de 420 mille vaches laitières et où la filière laitière souffre de difficultés conjoncturelles liées parfois une pénurie de production et une autre à un excédent en la matière qui ne peut être ni collecté ni exporté.
Le vice-président de l’UTAP a souligné que l’augmentation du prix de la vente du lait à la production revient à la hausse du coût de la production à 70%, sous l’effet de l’augmentation du prix des fourrages basés sur des intrants importés, à l’instar du son et du soja.
Le ministère du Commerce s’est employé à réduire le coût des fourrages qui a profité aux industriels des fourrages, sans pour autant toucher les agriculteurs, dans un contexte d’ascension continue des prix.
D’après Arak, l’Exécutif subventionne les industriels du lait à 420 millimes, à la vente d’un litre de lait semi-écrémé, ce qui a permis aux consommateurs de l’acheter à raison de 1250 millimes le litre, alors que son prix réel frôle les 1670 millimes.
La filière laitière a pâtît d’un tiraillement entre les éleveurs, les collecteurs du lait et les industriels, ce qui a entraîné de temps à autre, des perturbations et des protestations, sous l’effet des revendications pour augmenter les prix du lait frais à la production, à la collecte et à la transformation.
Le responsable a fait observer que la commission 5+5 de l’organisation agricole a proposé au gouvernement d’instituer au début une augmentation de 150 millimes à partir du mois de mars 2021, mais les négociations entre les deux parties n’ont abouti qu’à une augmentation de 100 millimes seulement.
Il a, dans le même sens, insisté sur la nécessité d’optimiser davantage la maîtrise des prix des intrants exploités dans l’industrialisation des fourrages en Tunisie, ce qui est de nature à aider l’agriculteur à persévérer dans la protection de son bétail et à poursuivre son activité de l’élevage.
Cependant, l’Organisation de défense du consommateur, (ODC), a publié mardi, un communiqué dans lequel, elle a exprimé son refus de cette mesure, appelant le gouvernement à ne pas faire endosser cette augmentation par le consommateur. Elle a fait remarquer que le lait est un produit de consommation de base pour les ménages tunisiens dont, le pouvoir d’achat s’est particulièrement, dégradé ces derniers temps.