«Quand un chef d’entreprise se lève tôt pour aller chez son banquier pour lui demander un crédit en vue de financer un nouvel investissement, ce dernier lui répond : “le camion du gouvernement est passé avant vous et a pris toutes les liquidités de la banque“». Cette image utilisée il y a environ deux ans par Samir Majoul, président de l’UTICA, pour illustrer les difficultés rencontrées, ces dernières années, par les entreprises tunisiennes pour accéder au crédit est toujours d’actualité.
En contractant, le 11 février 2021, auprès de 14 établissements bancaires, un crédit bancaire syndiqué de 465 millions de dollars pour soutenir le budget de l’État et payer les salaires, le gouvernement tunisien va aggraver la pénurie des liquidités au grand malheur des entreprises.
Conséquence : pour se financer, les entreprises tunisiennes ont commencé à compter plus sur les aides bilatérales, sur les dons et lignes de crédit fournis par les bailleurs de fonds internationaux, même si le coût du crédit est plus élevé en raison de la dépréciation du dinar et son corollaire l’augmentation du coût de couverture de change.
A ce sujet, Afif Chelbi, ancien président du Conseil d’analyses économiques, a parlé, récemment, d’une ligne de crédit de 3 à 4 milliards de dinars que les bailleurs de fonds vont mettre, incessamment, à la disposition des entreprises tunisiennes à des taux bonifiés.
ABS