La réunion du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains s’est terminée, vendredi 19 mars 2021, pour laisser place à la réunion des ministres africains des Finances, qui se tient durant la semaine du 22 courant. Au cours de la réunion du Comité d’experts, les experts se sont engagés à en faire davantage pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf, améliorer la mobilisation des ressources nationales, approfondir la numérisation et accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Afrique.
La secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, salue la décision des ministres des Finances du G7 de soutenir l’émission de nouveaux Droits de tirage spéciaux (DTS) qui aideront les pays en développement à mieux répondre à la crise de COVID-19.
Les ministres conviennent de soutenir une nouvelle allocation de Droits de tirage spéciaux pour aider les pays vulnérables à répondre de manière adéquate à la crise sanitaire et économique déclenchée par la pandémie.
S’exprimant à la suite de la réunion des ministres des Finances du G7, le Chancelier de l’Échiquier du Royaume-Uni, Rishi Sunak, a déclaré : « L’accord décisif conclu aujourd’hui entre les pays du G7 ouvre la voie à une action cruciale et concertée pour soutenir les pays à faible revenu du monde, garantissant qu’aucun pays ne soit laissé pour compte dans la relance économique mondiale suite au Coronavirus ».
Le Royaume-Uni assure actuellement la présidence du G7.
« Il s’agit, aujourd’hui, d’une étape très importante et stratégique en ce qui concerne le droit d’émettre de nouveaux Droits de tirage spéciaux par les ministres des Finances du G7. Les DTS sont notre chance d’accomplir quelque chose de transformationnel pour un grand nombre d’économies frontières. Nous sommes reconnaissants pour le leadership dont ont fait preuve les ministres du G7 », a déclaré Mme Songwe, qui a été à l’avant-garde du plaidoyer pour le renforcement des liquidités mises à la disposition des pays africains par les institutions financières internationales et autres acteurs, en vue de mieux reconstruire l’avenir au lendemain de la pandémie de la COVID-19.
« Nous devons maintenant travailler sur des mécanismes de rétrocession afin de pouvoir étendre les DTS aux pays qui en ont le plus besoin. Un financement supplémentaire pour le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance du FMI à partir des DTS est bien entendu essentiel pour les pays à faible revenu. Nous devons fournir des vaccins aux pays et également soutenir la relance avec des instruments d’accès au marché qui font appel au secteur privé, comme la Facilité de liquidité et de viabilité ».
Elle a ajouté : « Les DTS nous permettent d’avoir une vision plus large. Nous observons maintenant un réel élan en faveur d’une action collective lors des réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale ainsi que pour la réunion des ministres africains des Finances organisée par la CEA et qui se déroule la semaine prochaine ».
Dans le cadre des discussions sur les DTS, il a été convenu que le G7 travaillerait avec le FMI pour progresser dans le renforcement de la transparence et de la responsabilité concernant l’utilisation des DTS et pour explorer comment les pays pourraient recycler volontairement leurs avoirs en DTS dans le but de soutenir davantage les pays à faible revenu. Le G7 a convenu que le FMI devrait élaborer séparément certaines options sur la façon dont cela pourrait être fait, sans retarder l’accord sur une nouvelle allocation générale, selon une déclaration publiée par le Chancelier britannique du Trésor.
Créés par le FMI en 1969, les DTS jouent un rôle influent dans la finance mondiale et aident les gouvernements à protéger leurs réserves financières contre les fluctuations monétaires mondiales. Ils sont également utilisés comme base des prêts des principales facilités de crédit de crise du FMI, l’institution les utilisant pour calculer ses prêts aux pays dans le besoin et pour fixer les taux d’intérêt sur les prêts.
La CEA a également plaidé en faveur de la prolongation de l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) jusqu’à la fin de 2021 afin de garantir que les pays disposent de suffisamment de liquidités pour répondre et entamer la relance en libérant des ressources pour payer les vaccins indispensables et atténuer les chocs des pays à faible revenu. La facilité de liquidité et de viabilité est un autre moyen important d’aider les pays africains à accroître leurs liquidités.
En 2009, 240 milliards de dollars de DTS ont été accordés aux pays membres du FMI en réponse à la crise financière mondiale pour injecter des liquidités sur le marché.