Le système de l’eau potable en Tunisie est ” sain et entièrement protégé “, affirme le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, lors d’une visite sur terrain, lundi 22 mars 2021, au barrage Sidi Salem et au village d’Oued Zergua dans le gouvernorat de Béja, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau.
Durcir les sanctions…
Selon Mechichi, l’eau destinée à la consommation est saine à 100%, de très bonne qualité et conforme aux normes internationales établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutefois, il regrette le mauvais comportement de certaines personnes qui déversent des eaux polluées aux abords des barrages, expliquant que l’arsenal juridique entré en vigueur avant l’évolution du tissu industriel et économique ne comprend pas les pénalités nécessaires à appliquer.
Mechichi indique que le gouvernement a abordé la question de la révision du code des eaux afin de durcir les sanctions et de changer certaines lois relatives à la pollution, disant ” nous sommes dans la phase de discussions pour mettre en œuvre toutes les propositions dont celle “du pollueur payeur”.
Bon point pour le ministère de l’Agriculture
Il a loué les efforts déployés par le ministère de l’Agriculture, affirmant que l’enquête qui a dû être menée en 48 heures récemment a révélé que le système de l’eau potable est cohérent et fournit ainsi aux citoyens des eaux saines, annonçant que la Tunisie va élaborer une étude stratégique sur le système de l’eau pour faire face à la rareté de cette denrée au cours des prochaines périodes.
Le chef du gouvernement a également annoncé le démarrage des travaux d’assainissement, la mise en place des réseaux et l’installation d’une station d’assainissement à Oued Zergua, ce qui est de nature à améliorer la situation environnementale dans la région, assurant que des questions d’ordre sociales concernant cette région seront examinées lors du prochain conseil ministériel.
Des sit-in à l’adresse de Mechichi
Des sit-in ont été observés par les habitants de la région de Oued Zergua, en marge de la visite du chef du gouvernement, dans le but d’exprimer les revendications de leur région, à l’instar du développement et de l’assainissement, outre les projets bloqués et le manque d’équipements publics, selon les déclarations de l’activiste de la société civile Habib Ayari.
Ayari a estimé que l’absence de l’assainissement sanitaire et l’écoulement des eaux usées directement dans le barrage de Sidi Salem est ” un scandale “, appelant à la nécessité de préserver cet acquis et d’en faire un facteur de développement et un vecteur du tourisme dans la région.
Rappel des faits…
Il convient de signaler que le barrage Sidi Salem est le plus grand barrage en Tunisie avec une capacité de réception de plus de 560 millions de mètres cubes et son taux de remplissage est estimé actuellement à 50%, d’après les dires de Abderraouf Jaziri, commissaire régional à l’agriculture.
Pour rappel, le député et le président de la Commission de la réforme administrative, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, relevant de l’ARP, Badreddine Gammoudi a noté, auparavant sur sa page Facebook, qu’après sa visite au gouvernorat de Béja où il s’est enquis de la situation du barrage Sidi Salem, il a constaté un manque d’efforts pour la préservation du stock de l’eau fortement polluée en raison du déversement des eaux usées à partir des entreprises industrielles et agricoles ainsi que des agglomérations urbaines et de la station d’assainissement de Béja, outre la présence de cadavres d’animaux.