«A la fin de 2018, nous avons prospecté les marchés marocain et algérien. Nous avons commencé par le Maroc et nous avons été agréablement surpris par les progrès de ce pays. Une classe moyenne aisée qui représente une niche importante, avide de produits tels que les nôtres et de grandes librairies avec des chiffres d’affaires astronomiques où nos applications peuvent trouver preneurs. Nous avons décidé d’ouvrir une filiale sur place», raconte Moez Lachneb.

Pourquoi cette décision? Next Gen écoulait ses produits au Maroc via un intermédiaire qui les vendait trois fois le prix d’achat, les fondateurs ont pensé qu’être sur place sera plus gratifiant pour eux et qu’un marché aussi intéressant méritait qu’on s’y implante.

Ils devaient ouvrir leur filiale en mars 2020, mais rattrapés par la pandémie Covid-19, ils ont été obligés de le reporter à la fin de l’année. «Nous avons été l’une des rares entreprises à nous installer à l’étranger juste après la pandémie».

L’internationalisation n’a pas été aisée pour Next Gen. Si le label start-up a facilité l’obtention de fonds, il n’a cependant pas facilité le transfert de devises. Tout ce qu’ils avaient gagné était en dinars tunisiens. «Le label start-up ne permet pas de convertir notre monnaie nationale, il fallait générer de l’argent en devises. Nous nous sommes donc débrouillés pour dénicher un fonds en devises et nous l’avons trouvé au Sultanat d’Oman».

Il s’agit d’Oman Technology Fund (OTF), un fonds d’investissement spécialisé dans l’appui aux startups innovantes nationales et internationales. Les 100.000 dollars US accordés par l’OTF ont servi à approvisionner le compte en devises de Next Gen pour l’ouverture de sa filiale marocaine.

La première opération d’export d’envergure a eu lieu en décembre 2020, soit un conteneur qui coûte 150.000 dinars mais dont le revenu est de 400.000 dinars. «Je donne ces chiffres pour dire que le marché marocain est porteur et que ce que nous investissons dans notre pays peut générer des rétributions doubles et triples à l’international».

Aujourd’hui, Next Gen prépare l’envoi de son second conteneur au Maroc et l’ouverture de sa seconde filiale à Mascate au Sultanat de Oman. «Cette implantation nous ouvrira les portes du marche du Golfe arabe, l’un des plus importants au monde».

Bon vent.

A.B.A

A propos de Next Gen

L’idée de créer Next Gen a commencé bien avant 2013. Elle mijotait dans les têtes de Moez Lachneb, ingénieur en génie biomédical, et Ahmed Nabli, ergothérapeute spécialisé dans la thérapie du handicap. Le hasard les a mis ensemble lorsque le contact fut établi par un ami commun qui a sollicité l’aide de Moez pour le projet de fin d’études d’Ahmed. « Le projet exigeait une composante technique que je maîtrisais, soit une solution qui se base sur la réalité augmentée et qui sert à la réhabilitation fonctionnelle des personnes aux besoins spécifiques en utilisant la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Dyslexiques et autistes peuvent en profiter ».

De l’amitié est née Next Gen, et à 26 ans à leur sortie de l’université, ils décidèrent de créer leur startup. L’Internet commençait à se généraliser en Tunisie et ils avaient accès à l’information. L’étude qu’ils avaient menée pouvait avoir un impact en Tunisie et était porteuse. « C’est à ce moment-là que la graine entrepreneuriale a commencé à se manifester en nous deux. Nous voulions être indépendants et gagner de l’argent. Oui nous assumons, nous aimons l’argent gagné de notre labeur ».

Ils n’ont pas choisi de concevoir et de vendre des produits génériques sans grande utilité. Ils ont opté pour un produit différent qui peut changer la vie d’une personne et peut être bénéfique pour une bonne composante de la population. En 2013, ils ont choisi d’appeler leur startup “Next Gen“. « C’est le choix de Ahmed parce qu’il s’agit de solutions pour la nouvelle génération, produits et clients. Notre slogan est : we create solution ».