A l’occasion d’un workshop à Tunis organisé à Tunis, lundi 5 avril 2021, l’Observatoire national de la jeunesse a présenté les recommandations issues d’une étude réalisée, un an durant, sur la culture et les groupes “Ultras” en Tunisie.
Cette étude, fruit d’un partenariat avec le British Council et l’Union européenne, serait, selon la ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Intégration professionnelle par intérim, Sihem Ayadi, dont la département a supervisé l’enquête, “un point de départ pour comprendre cette culture répandue chez un grand nombre de jeunes tunisiens”.
Sihem Ayadi estime que, à travers cette étude scientifique, le ministère entend poursuivre ses efforts pour créer des mécanismes, des programmes et des projets au profit de toutes les catégories de jeunes, de tous âges et contribuer au développement de leurs capacités avec le concours des différents acteurs.
Dans ce sens, l’étude menée par le jeune chercheur Fakhreddine Louati auprès des groupes d’Ultras tunisiens a débouché sur une série de recommandations qui englobe tous les aspects et facettes ciblés par l’enquête en rapport avec ces jeunes et leur relation avec la société et les autorités.
Il s’agit, entre autres recommandations, de procéder à l’ouverture progressive des stades au public et, notamment, aux moins de 18 ans pour leur permettre de s’imprégner de la culture Ultras et d’exercer leur passion dans le cadre adéquat pour laisser libre cours à leur créativité.
L’étude préconise, par ailleurs, la création d’une entité de coordination chargée d’établir un canal de communication entre les Ultras et les autorités en vue de réduire le contact entre les jeunes et les sécuritaires, mais aussi pour faciliter la mise en place d’une stratégie d’intégration incluant la création d’une brigade spécialisée et formée dans les codes et symboles Ultras et qui veillera à la prévention des conflits.
Autres recommandations; la mise en place d’un système de “stadiers” chargées de gérer les gradins Ultras et de laisser aux forces de l’ordre le soin de sécuriser le reste du stade et la création de zones Ultras dans les stades qui leur seraient entièrement réservées sur la base d’un accord entre les clubs et les groupes, ce qui éviteraient d’éventuelles infiltrations.
L’enquête prône, en outre, la mise en place d’un plan de communication national pour renforcer la confiance entre les ultras et les instances, sportives notamment, et sécuritaires et par l’adoption d’une approche participative tenant compte des spécificités de la culture des Ultras.
La dernière recommandation avancée par l’enquête stipule la mise en place d’un dialogue communautaire autour de l’intégration des Ultras et de leur rôle dans le développement local du sport. Ce dialogue devrait être mené par les club.
Les groupes dits “Ultras”, faut-il savoir, sont une catégorie particulière de supporters assistant à des évènements sportifs. Ce sont des fanatiques au service de leur équipe de prédilection, généralement, le club de la ville où ils résident. Ils sont leur propre organisation, hiérarchie et codes.
“Un Ultras est une personne qui pousse à l’extrême ses opinions et son amour pour son club et cela, dans le cadre d’une structure qui est celle d’un groupe et en suivant les règles et les préceptes de la Culture Ultras”, explique la recherche.