Un plan de relance économique doit prendre le relais des premières mesures de lutte contre les retombées socioéconomiques de la Covid-19 afin de sortir l’économie de sa torpeur et renouer avec la croissance et à la soutenabilité du développement. C’est l’une des principales recommandations d’une étude sur les nouvelles orientations des politiques de développement post-Covid-19 présentée par l’économiste Zouhair El Kadhi.
Lors d’un atelier intitulé ” Plateforme pour un nouveau modèle de développement économique et social ” organisé mardi 6 avril 2021 par le think think ” Solidar Tunisie “, en partenariat avec le World Mouvement for Democracy et avec Solidarity Center, il a ajouté que ledit plan de relance doit d’être élaboré dans le cadre du projet de loi de finances complémentaires 2021.
Appui aux secteurs sinistrés…
Ce plan de relance se doit d’être ambitieux dans sa taille, viser un effet immédiat et ciblé sur l’activité économique, mais aussi pour appuyer les secteurs sinistrés (tourisme, culture, logement et exportation), ainsi que les entreprises et ménages à court de liquidité…
En ce qui concerne le coût de financement du plan de relance, il a souligné qu’il y a un besoin d’une approche de financement hétérodoxe, notamment à travers la monétisation de la dette publique, l’emprunt en devises auprès de la diaspora tunisienne, l’impôt de solidarité et le partenariat public-privé (PPP).
Assouplissement additionnel de la politique monétaire
Pour appuyer ce plan de relance, El Kadhi appelle à un assouplissement additionnel de la politique monétaire, une trêve sociale de trois ans, un moratoire fiscal de trois ans, une activation des grandes réformes (restructuration des entreprises publiques, réforme des subventions et de la masse salariale, assouplissement du cadre réglementaire des PPP), et de la réglementation de change et une réelle lutte contre les rentes et les lobbies afin de réduire la taille de l’économie informelle.
Il précise, dans ce contexte, que malgré l’existence d’un plan de développement 2016-2020, l’instabilité politique (absence de leadership) a empêché la réalisation des réformes et la transition économique, soulignant que l’apparition de la Covid-19 au début de l’année 2020 a davantage compliqué l’état du pays, et que la décrue brutale de l’activité économique durant cette année n’a jamais été observée depuis l’indépendance de la Tunisie.
Nécessité d’un plan social et économique ciblé
Les panélistes représentant l’UTICA, l’UGTT et les experts ont également appelé, à cette occasion, à la nécessité d’avoir un plan social et économique ciblé pour appuyer les entreprises et les ménages et d’un remodelage structurel de la stratégie de développement nationale.
Il faut avoir, selon eux, un nouveau cadre du développement post-Covid-19, une révision des priorités et de nouvelles visions, des réformes nationales en matière de fiscalité et une restructuration des entreprises publiques.