La condamnation est presque unanime en Tunisie de l’incursion de la police, mardi 13 avril 2021, dans les locaux de l’agence TAP pour installer le nouveau pdg, Kamel Ben Younes.
Des partis politiques, organisations et personnalités nationales se sont déclarés solidaires avec les journalistes et les employés de l’agence Tunis Afrique-Presse (TAP), dans leur “lutte légitime pour la libération du secteur des médias”.
En effet, mercredi 14 avril 2021, dans un communiqué conjoint, ils appellent la présidence du gouvernement à revoir les nominations à la tête de la TAP et de la chaîne radio “Shems FM” et à s’appuyer, dans ces nominations, sur des critères de compétence, de professionnalisme et d’impartialité.
Les signataires de la déclaration estiment que l’objectif de la nomination du nouveau PDG à la tête de la TAP, et à laquelle s’oppose fermement son personnel, est d’exercer une mainmise sur l’établissement pour garantir son allégeance au mouvement Ennahdha.
“Cette désignation s’inscrit dans le cadre d’un plan concocté par Ennahdha et ses partenaires, dont l’objectif est de saper la transition démocratique, et donc s’emparer du pouvoir”, lit-on dans la déclaration.
A cet effet, les signataires appellent les forces nationales à œuvrer de concert pour faire face à ces pratiques qui menacent la transition démocratique, les exhortant à participer au rassemblement de protestation qui aura lieu, ce jeudi, devant le siège de la TAP.
En sit-in ouvert depuis le 6 avril courant, le personnel de TAP observera le 22 avril une grève générale, en signe de protestation contre la nomination de Kamel Ben Younes au poste de Président directeur général de l’agence.
Les organisations nationales ayant signé la déclaration sont: la Coalition “Soumoud”, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD), l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat, l’Organisation 10-23, l’Association al Bawsala, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, l’Association Baity, l’Union des diplômés chômeurs, la Coalition “Moultazimoun”, l’Association tunisienne pour les droits et les libertés, l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles, la Fondation Hassan Saadaoui pour la démocratie et l’égalité, l’Association de “la Voix des femmes”, l’Association Pas de paix sans justice.
Pour les partis politiques il s’agit de: al-Massar, le Parti socialiste, le mouvement Echaâb, le mouvement Machrouû Tounes, Attayar et le Parti du Front populaire.
Des personnalités nationales ont également signé la déclaration de soutien. Il s’agit de:
Sadok Belaïd, Kamel Jendoubi, Mokhtar Trifi, Hammadi Ben Jaballah, Chaouki Tbib, Youssef Seddik, Mohamed Fadhel Ben Mahfoudh, Lotfi Larguet, Nèji Bghouri, Sahbi Ben Fraj, Rafik Chelly, Bassem Trifi, Mohamed Kilani, Jounaidi Abdeljaoued, Nidhal Salhi, Mohieddine Lagha, Leith Ben Bechr, Ramzi Jebabli, Iheb Trabelsi, Zeineb Toujani, Fathi Jelassi, Hediane Belhassen, Saloua Charfi, Rafik Boujdaria, Lassaâd Jamoussi, Radhi Ben Khoud, Leila Chaker, Fakher Smaoui, Nour El Houda Badis, Mohamed Ali Mouelhi, Nihel Ben Amor, Joumane Limem, Samira Fessi, Brahim Ben Salah et Zahia Jouirou.