Les professionnels des arts dramatiques espèrent la reprise des spectacles artistiques au cours du mois de ramadan dans le respect du protocole sanitaire.
Dans un communiqué publié le 10 avril sur sa page Facebook, le Syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques (SNIPAD) appelle à mettre à la modification du couvre-feu actuel (de 22h à 5h du matin jusqu’à fin avril), afin qu’ils puissent se produire le soir.
Par ailleurs, le syndicat critique des ” mesures injustes, arbitraires et confuses ” ayant abouti à une détérioration des conditions de l’artiste, l’appauvri et l’affamé, disposant ainsi plus de moyens pour une vie décente.
Cet appel intervient au moment où la quasi-totalité de la vie culturelle en Tunisie est en suspens. La suspension des spectacles et manifestations culturelles est décidée suite à la conjoncture sanitaire délicate et l’apparition d’une nouvelle souche de la Covid-19.
Le secrétaire général adjoint du SNIPAD, Hafedh Khalifa, a souligné que les conditions sociales et financières des artistes connaissent une nette détérioration. Il estime que le gouvernement a failli à ses engagements envers les professionnels et toute la chaîne du secteur des arts dramatiques dont le nombre dépasse les 2 000 personnes.
Perturbation dans la chaîne d’acheminement des subventions
Hafedh Khalifa fait savoir que des discussions sont en cours avec le ministère des Affaires culturelles, notamment au sujet des subventions temporaires attribuées par les fonds dédiés aux professionnels du secteur dont le FRC (Fonds relance culture) créé au lendemain du premier confinement décidé en mars 2020.
Il accuse certaines parties de perturber l’acheminement des indemnités et des allocations temporaires aux artistes et aux institutions culturelles et artistiques bénéficiaires, ce qui a largement impacté leur situation financière et leurs projets en cours. Par conséquent, il appelle le ministère de tutelle à intervenir illico presto afin de palier les lacunes mentionnées.
Conscience du citoyen pour la prévention…
Parmi les artistes affectés par la crise et la suspension des spectacles, Raouf Ben Yaghlane. Dans une déclaration à la TAP, ce dernier préconise de compter sur la conscience du citoyen dans la prévention de la propagation de la pandémie.
L’Etat est appelé à réviser tous les aspects de la politique culturelle actuelle et à mettre en place une politique qui priorise la créativité et le créateur en tant que vecteurs de développement, a ajouté l’homme de théâtre. Ben Yaghlane prône l’adoption de mesures audacieuses et efficaces qui pour une réforme culturelle sur le long terme.
Décision injuste…
Pour sa part, l’homme de théâtre Hamadi Dkhil juge ” injuste de rayer les artistes au moment où des espaces publics comme les cafés et les grandes surfaces continuer à fonctionner “.
En concertation avec le comité scientifique de lutte contre le coronavirus, le ministère des Affaires culturelles avait décidé la reprise totale des manifestations culturelles et artistiques dans le respect du protocole sanitaire, à partir du 8 mars dernier.
Avec l’annonce du couvre-feu qui se poursuivra jusqu’à fin avril et l’avènement du Ramadan, la quasi-totalité de la vie culturelle est de nouveau paralysée, même durant la journée. D’après l’agenda actuel notamment dans les institutions publiques, aucune activité n’est prévue en cette période.
En Tunisie comme partout ailleurs, cette situation affecte non seulement les artistes mais tout le secteur en berne depuis mars 2020.