Le bureau directeur de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a exprimé “sa vive préoccupation” face à la situation au sein de l’agence TAP suite à la désignation “inattendue” d’un président directeur général et à l’incursion de la police dans les locaux de l’agence pour imposer de force son installation.
Il s’agit d’une infraction flagrante et sans précédent qui enfreint la tradition de l’alternance dans les responsabilités au sein des établissements à caractère civil et en particulier dans les médias, souligne la FDTJ.
Dans une déclaration rendue publique jeudi 15 courant, elle exprime son soutien aux journalistes et employés de l’agence TAP dans la défense de leur établissement, demandant à l’institution sécuritaire de ne pas s’ingérer dans toute affaire à caractère purement administratif et jugeant “très grave” son implication en ce sens.
Cela représente une menace au processus de transition démocratique et aux acquis de la liberté de presse, d’expression et de publication, déplore la Fédération.
Pour sa part, le Conseil de l’Ordre national des avocats de Tunisie a “vivement dénoncé” les tentatives de mettre la main sur les médias ainsi que l’incursion policière dans les locaux de TAP pour imposer l’installation de Kamel Ben Younes.
Le Conseil de l’Ordre qualifie de “grave précédent” ce qui s’est passé le 13 avril 2021 (ndlr: les forces de l’ordre ont fait irruption dans l’agence TAP et agressé ses employés pour imposer, de force, l’installation de Kamel Ben Younes).
Tout en exprimant son soutien aux journalistes dans leur combat pour la liberté de presse, le Conseil de l’Ordre des avocats appelle également les organisations, les partis et les personnalités à s’unir pour s’opposer à toute tentative de porter atteinte aux acquis du peuple, à sa liberté et à la liberté de presse.