Le président de l’Instance nationale pour la prévention de la torture (INPR), Fathi Jarray, relève que les arrestations effectuées pendant la nuit, lors des mouvements de protestation en janvier dernier, ont montré le non respect des garanties contenues dans le droit international et la loi tunisienne en ce qui concerne, notamment, le traitement sécuritaire des enfants dans les centres de détention.
S’exprimant vendredi 16 avril lors d’une séance d’audition au Parlement, le président de l’INPR a précisé que les arrestations du mois de janvier ont provoqué un encombrement sans précédent des unités carcérales et rendu difficile le respect du protocole sanitaire.
Le laxisme envers la violence a encouragé les policiers à utiliser des moyens illégaux lors des affrontements avec les manifestants ainsi que pendant l’interrogatoire, a-t-il fait observer.
Le président de l’Instance ajoute qu’après une série de visites dans les centres de détention, il a été constaté que les aveux continuent à être arrachés par la violence.
Jarray s’est dit préoccupé de la situation dans les centres de détention en Tunisie dont la plupart ne répond pas aux normes internationales en termes d’hygiène, de restauration et de conditions d’hébergement.
L’instance qui œuvre à la préservation de la dignité de l’homme en situation de détention et lutte, en même temps contre l’impunité aspire à mettre au point une politique de prévention de la torture unique dans la région arabe, a soutenu son président.
Il a rappelé, dans ce sens, que l’instance a adopté une stratégie préventive, en association avec représentants du gouvernent et onusiens. Aussi, des accords et des partenariats ont-ils été conclus avec divers départements ministériels, a ajouté le président de l’Instance.