La mise en place d’un plan de sauvetage du secteur du livre et de l’édition est une question urgente de résilience qui nécessite l’implication de toutes les structures spécialisées et la société civile concernées par ce secteur vital.
Cet appel émane de l’éditeur Nouri Abid, fondateur de la Maison Med Ali Edition, qui s’est exprimé dans une déclaration à la TAP à l’occasion de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, célébrée le 23 avril de chaque année.
Cet évènement d’envergure est célébré dans plus de cent pays. Pour la deuxième année, la célébration du livre coïncide avec une conjoncture sanitaire délicate imposée par la pandémie de la Covid-19.
Dans ce contexte, la résilience s’impose et l’éditeur invite tous les intervenants dans la chaîne en lien avec le droit d’auteur et les réseaux de distribution à adhérer à son initiative. Cet appel émane d’un souci de l’éditeur à une meilleure diffusion et visibilité du livre auprès du lectorat et les divers cercles culturels en Tunisie et ailleurs.
Pour la journée du 23 avril, plusieurs maisons d’édition ont adhéré à l’initiative qui vise de trouver un nouveau moyen pour la diffusion et la distribution du livre et encourager les gens à la lecture. Des réductions ont été annoncées sur le prix du livre et des services de livraison sont offerts pour les achats via les plateformes électroniques des éditeurs et des libraires. La maison Mohamed Ali a été parmi les éditeurs qui ont adhéré à cette initiative en offrant une précieuse collection de ses publications à certains de ses lecteurs.
La maison est aussi derrière une initiative lancée, en 2020, qui consiste en la création d’un noyau de bibliothèque au CHU Sfax pour aider le cadre médical et paramédical et tout le personnel à surmonter les conditions de travail durant la crise sanitaire. L’éditeur précise que cette initiative avait été approuvée par plusieurs membres de la société civile, à travers des dons de livres au profit de la bibliothèque de l’hôpital.
Présentant les détails de son initiative pour la promotion du secteur, il suggère que des réunions préparatoires soient organisées pour discuter et échanger les points de vue. Le but est de mettre en place une feuille de route, dit-il, qui jettera les bases d’une stratégie nationale, sur le court et le long terme, en faveur du livre et de la lecture.
Les divers intervenants seront amenés à ” fixer leurs priorités en matière du livre afin de les présenter aux structures officielles relevant du ministère des Affaires Culturelles “. Ce dernier ” devra à son tour s’engager à satisfaire les exigences minimums pour le sauvetage du livre, en version papier ou numérique, partant de l’écriture et l’édition jusqu’à la distribution “.
Il exhorte les structures professionnelles dans le secteur du livre et de l’édition à conclure des accords de partenariats avec les syndicats des chefs d’entreprises tels que l’UTICA (Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat) et la CONECT (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie).
En vertu de ces accords, les maisons d’édition offrent une collection de livre à leurs partenaires économiques qui s’engagent à leur tour à allouer un budget annuel pour la création d’un espace pour la lecture qui fera office d’une bibliothèque interne ouverte au personnel de chaque institution.
Pour la concrétisation de ce projet, il compte sur l’adhésion des organisations professionnelles du monde des affaires, pour créer une bibliothèque dans chaque institution, qui constituera le noyau d’une meilleure implication dans l’action culturelle à travers le livre.
Il indique que la volonté de promouvoir le secteur trouve un écho favorable auprès de l’Union des Editeurs tunisiens (UET) et le Syndicat tunisien des importateurs et distributeurs du livre.
L’éditeur estime également que la multiplication des initiatives est une question vitale qui témoigne de la résilience des éditeurs face aux défis que pose la conjoncture sanitaire actuelle ainsi que leur volonté à honorer leurs engagements dont ceux envers le lectorat. La célébration de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur, constitue un rendez-vous annuel important qui consacre ce principe de résilience et ses objectifs.
A cet égard, l’éditeur revient sur les fausses promesses des structures officielles et celles relevant du ministère de tutelle qui avaient aboutis à une détérioration du secteur du livre et de l’édition durant les années précédentes.
A son avis, Le plus important est de se focaliser sur l’avenir avec optimisme et solidarité en vue de repenser la politique nationale dans le secteur et redonner au livre la place qu’il mérite.
” L’optimisme demeure une nécessité en cette conjoncture délicate, dit-il, car la poursuite de la pandémie depuis plus d’un an et les mesures de quarantaine, ne doivent pas nous empêcher à trouver d’autres alternatives pour la subvention et la diffusion du livre “.