Lever de rideau sur les instruments de couverture qui auront cours sur la Place de Tunis. Et ce à l’appui d’une démo de Bloomberg.
Ali Abdesslam
FOREX revenait sur la scène, jeudi 15 courant, en tandem, en mode webinaire, avec les services Dealing de Bloomberg. L’Association des cambistes de Tunisie (Experts et spécialistes du change) campe son rôle d’éclaireur quant à l’esprit des réformes que mène la BCT. Et en ce moment, la BCT entend publier une série de circulaires nouvelles.
Aller vers un marché mature
Le but est d’aider à reconfigurer le cadre réglementaire du marché du change. Ce dernier est souvent mis à l’index pour anachronisme et rigidité procédurale. Le moment est venu pour aller vers l’étage supérieur en activant le compartiment des produits dérivés. Les transactions y sont complexes mais cette dose de sophistication apporte une couverture des instruments de couverture eux-mêmes. Et c’est une sécurité décisive pour les opérateurs.
La finalité est d’aller vers un marché plus ouvert, plus professionnel et, in fine, plus liquide. C’est-à-dire plus performant, donc plus mature.
La couverture des instruments de couverture
Le président de Forex, Bechir Trabelsi, directeur général à la BCT, introduisait le webinaire en insistant sur les éléments nouveaux à introduire sur le marché. Désormais on pourra pratiquer le swap des taux et des devises. En plus du FRA (Forword Rate Agreement), comprenez le contrat sur les taux à terme. Et enfin, la couverture des contrats à terme lesquels sont fréquents en matière de transactions sur les marchandises dont l’énergie. Ces instruments sont exposés à des risques et le marché a conçu pour eux des instruments de couverture. C’est déroutant mais c’est ainsi, il faut couvrir les instruments de couverture.
Cette gestion sophistiquée devient un atout de bonne gouvernance au sein des entreprises qui opèrent à l’international autant pour l’export que pour l’import. Et dans ce sillage, les plateformes de Dealing apportent des solutions de gestion des produits dérivés.
Forex a choisi Bloomberg pour une démonstration on live.
La démo de bloomberg
Samy Jamjam et Max Comparetti, tous deux responsables chez Bloomberg ont exposé les modèles de transactions et de couverture offerts par le réseau sur ses plateformes dédiées aux particuliers et aux entreprises.
On pouvait voir la nature de l’information sur les terminaux Bloomberg, l’étendue de la collecte de ces informations. Cela permet en bout de course de quantifier les risques, de mesurer le degré d’exposition au risque pour un opérateur. Après quoi l’opérateur voit comment valoriser les instruments de couverture pour la palette de produits dérivés en cours et, in fine, décider d’une politique de couverture.
On pouvait également tester la validité de la solution MARS pour la gestion des risques de portefeuille. Bien des opérations peuvent apparaître comme des artifices professionnels de cambistes fascinés par la sophistication. Il n’en est rien, cela répond à une cartographie de risques réels que les trésoriers d’entreprises rencontrent régulièrement. Cela se ressent pour les entreprises qui achètent ou vendent à terme les matières premières (Commodities). Les besoins de swaps sont bien réels et ils apportent de véritables solutions.
On a bien pu tester la robustesse des courbes de taux et de swaps élaborés par la plateforme. De même qu’on a pu tester la plateforme électronique de Bloomberg et le niveau de sécurité et la possibilité d’archivage des transactions réalisées.
De nouveaux horizons
Nécessité oblige, il faut bien émanciper la Place de Tunis, pour la mettre en ligne avec les exigences des opérateurs. Ces derniers ont besoin de traiter avec les mêmes armes que leurs compétiteurs internationaux. C’est un bouclier de compétitivité aux entreprises tunisiennes branchées sur le marché international. Ce dernier est toujours à l’affût de véhicules de performance, tant la compétition est rude. Cela ne les mettrait pas à armes égales avec leurs compétiteurs des économies évoluées, on s’en doute bien. Il leur procurerait toutefois un appoint d’avantage commercial. Acheter à de meilleurs prix et payer à des conditions plus commodes en éludant les risques est une mesure de survie.
A l’évidence il s’agit d’un bond qualitatif qui donnerait plus de liquidité et de profondeur à la Place de Tunis. Dans le même temps, il réveille chez nous quelques sentiments de nostalgie.
On se remet à espérer à se rapprocher de la convertibilité totale de notre monnaie nationale, perspective que l’on ne finit pas de différer. Et à la réalisation du Port financier de Tunis, cet autre espoir contrarié. C’est frustrant de voir qu’on peut y apporter l’expertise nécessaire pour qu’il devienne réalité et que l’on ne passe pas à l’acte.