S’inspirant comme le veut la tradition des décisions du Fonds monétaire international (FMI), d’autres bailleurs de fonds ont décidé de mettre la pression sur le gouvernement tunisien pour exiger d’accompagner, dorénavant, toute demande de nouveau crédit par une feuille de route qui doit faire l’objet d’un consensus national. Ce plan devrait comporter non seulement des engagements mais surtout des mesures concrètes réalisables dans des délais bien précis.
Relayant les institutions de Bretton Woods, le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) vient d’exiger des autorités tunisiennes la même démarche.
Dans son rapport annuel de 2020 qui vient d’être publié, le FADES relève qu’en réponse à une demande du gouvernement tunisien pour l’obtention de deux crédits dédiés à la restructuration du marché financier et à la réduction du déficit de la balance des paiements, il lui a demandé de lui fournir, au préalable, un programme détaillé avec un échéancier précis des actions à entreprendre pour mener à terme les réformes précitées.
Pour mémoire, le FMI, par la voix de son directeur général pour le Moyen-Orient et de l’Asie centrale, Jihad Azour, avait informé, début février 2021, les autorités tunisiennes que l’octroi de tout nouveau financement sera conditionné par un consensus national sur ses objectifs. «La relance de l’économie et la mise en œuvre des réformes devront avoir lieu via le dialogue national, qui fera figure d’un contrat social rassemblant toutes les forces vives, à l’instar de l’UGTT, l’UTICA, la société civile, les jeunes et les experts économiques», avait-il dit.
Un mois après l’annonce de cette nouvelle directive, Férid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale en charge de la région MENA, en visite en Tunisie, avait été, à son tour, clair sur ce sujet. « La Banque mondiale n’accordera plus de soutien budgétaire à la Tunisie tant que le programme des réformes n’a pas été entamé de manière concrète … ». Et d’ajouter : « le programme des réformes doit être concret, clair, avec des chiffres et des échéances bien déterminées ».
Abou SARRA