La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a mis en garde contre le risque pouvant découler d’un recul de la liberté de la presse et d’expression en Tunisie en raison, a-t-elle averti, des tentatives ” répétées ” d’exercer une mainmise sur les médias et d’opérer des nominations ” parachutés ” à la tête des établissements publics et confisqués.
Cette mise en garde intervient alors que la Tunisie célèbre à l’instar des autres pays du monde la journée mondiale de la liberté de la presse qui coïncide avec ce 3 mai.
Dans une déclaration, l’Autorité de régulation de l’Audiovisuel a dénoncé le retard pris dans la promulgation des lois organiques portant organisation du secteur, appelant à mettre fin à la poursuite des journalistes.
Par ailleurs, l’Instance a fustigé la hausse des discours de haine et de violence en Tunisie ce qui a contribué au recul de la Tunisie dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse au titre de 2021, établi par Reporters Sans Frontières (RSF). La Tunisie perd en fait une place dans le classement mondial de la liberté de la presse. Elle est ainsi passée de la 72e à la 73e place dans un classement qui concerne 180 pays.
Il s’agit du premier recul de la Tunisie depuis la révolution de 2011. Le climat de travail des journalistes et des médias s’est nettement détérioré en Tunisie, particulièrement pendant la crise sanitaire, provoquée par le coronavirus.
” Les parlementaires et les politiciens d’extrême droite n’hésitent plus à s’en prendre ouvertement aux acteurs des médias. Les députés d’extrême droite ont un discours de haine envers l’instance de régulation de l’audiovisuel (HAICA) et les violences contre les journalistes perdurent “, relève RSF dans son rapport.
A cela s’ajoutent des nominations ” parachutées ” à la tête des médias publics et un financement ” suspect ” des médias privés.
Sur un autre plan, la Haica a évoqué le phénomène de l’ ” impunité ” et le ” non respect ” de la loi, faisant allusion à plusieurs chaines Tv et radio qui diffusent sans licence.
Dans ce contexte, elle a invité le parlement à accélérer l’examen du projet de loi organique portant organisation du secteur de l’audiovisuel, appelant à parachever la mise en place de la Cour constitutionnelle pour mettre fin à l’étape transitoire.