Tous les pays du monde- ou presque – ont expérimenté à plusieurs fois le confinement, les restrictions, la fermeture des frontières et toutes les limitations inimaginables pour endiguer la propagation la Covid-19, mais sans résultats notables.
Car dès que la courbe des contaminations fléchit et qu’on dessert les restrictions pour des raisons économiques évidentes, on repart vers une nouvelle hausse des cas de contaminations.
Même les pays qui ont fermé leurs frontières totalement depuis 1 année, tels le Maroc ou l’Algérie, n’ont pas réussi à avoir un taux de contaminations inférieur à un pays comme la Libye ou de certains pays africains au Sud du Sahara qui n’ont jamais confiné.
Pire encore, le Niger, le Mali, le Sénégal ou le Bénin, quatre pays qui n’ont jamais confiné et qui ont levé toutes les restrictions pour des raisons économiques, comptabilisent moins de 1 mort par jour dû à la Covid-19. Parce que tout simplement le confinement, le couvre-feu et la fermeture des frontières constituent un luxe pour les pays riches mais pas pour ceux en développement ou pauvres.
Incompréhension
Le gouvernement Mechichi, dans un élan purement populiste, vient de décréter un congé payé pour ses fonctionnaires de 10 jours.
On peut comprendre la fermeture des cafés, des mosquées et autres lieux de loisirs, réduire les déplacements entre les régions, mais aller jusqu’à fermer les entreprises et réduire le secteur privé à un chômage forcé, c’est incompréhensible voire suicidaire économiquement.
Car sitôt la décision du gouvernement de confiner le pays a été annoncée, de surcroît on leur donne 3 jours pour sa mise en place.
Tous les Tunisiens se sont rués sur les routes, les stations de trains, de bus, de louanges, des supermarchés…
Il suffisait de regarder le visage de Tunis samedi 8 mai 2021 où tous les commerces sont ouverts sans exception, une circulation et des embouteillages monstres en prime.
L’idée que dégage la Tunisie est d’un pays plutôt en congé qu’en confinement. Et vous verrez le nombre de morts et de contaminations dans 15 jours dès le retour des fêtes de l’Aid.
Notre commission scientifique et notre gouvernement doivent comprendre que la seule porte de sortie est la vaccination. Ils doivent chercher tous les types de vaccins disponibles (chinois, indiens, russes, américains, britanniques), même avec une efficacité de 50% c’est mieux que la mort !
La Tunisie a raté toute sa stratégie vaccinale, et avec ce rythme de 15 000 personnes vaccinées par jour, on ne finira de vacciner le peuple tunisien qu’en 2025.
Nécessité de changer de cible vaccinale
Aujourd’hui la priorité devrait être les ouvriers, les travailleurs, les agents dans les établissements de tourisme, les ingénieurs, les chefs d’entreprise, en un mot les forces productives et non l’administration ; un gouverneur ou un délégué ou un Omda ne sont ou bien ne devraient être pas des personnes prioritaires de point de vue économique.
La Tunisie et donc le gouvernement sont en train de fermer le robinet économique qui continue pourtant à apporter encore de l’oxygène au pays. Confiner les chefs d’entreprise, les ingénieurs, les experts et les consultants qui se déplacent dans le cadre de leurs activités professionnelles et non pour plaisir et pour des vacances, c’est vraiment un acte inconscient.
La seule voie que le gouvernement Mechichi a choisi c’est de contracter des crédits au FMI et à la BM, et ce non pour des projets ou pour des investissements, mais pour payer les salaires des fonctionnaires.
Le secteur privé doit non seulement arrêter de travailler mais doit continuer de payer les impôts et les taxes sociales en plus des salaires de ses employés.
La désobéissance civile et le refus de payer les impôts prônés ou envisagés par les PME reste la seule solution possible face à un gouvernement de fonctionnaires et anticipé économique.
Maarouf