Afif Chelbi, ancien ministre de l’Industrie, n’a pas été par quatre chemins lors d’une récente intervention radiophonique où il s’est exprimé à propos de la situation économique du pays.

Il a rappelé, entre autres, les 250 000 recrutements des amnistiés dans la fonction publique qui ont alourdi le budget de l’Etat faisant de la masse salariale en Tunisie une des plus élevées au monde.

Il a aussi insisté sur la baisse de la production pétrolière, conséquence directe de l’article 13 de la Constitution de 2014 « révolutionniste » rédigée par des ignares des enjeux économiques.  A cause de cet article, le déficit énergétique est passé de 5% à 55% par an.

La troisième cause des difficultés financières de la Tunisie est bien entendu l’effondrement de la production de phosphate. La baisse de la production du pétrole et du phosphate ont privé la Tunisie de 6 à 8 mille milliards de dinars par an en devises fortes, soit environ 50 000 millions de dollars sur les dix ans.

Afif Chelbi a pointé des doigts, ceux qui jubilent à la pensée que la Tunisie qui ne pourrait pas satisfaire aux exigences du FMI pour des réformes structurelles tombe en faillite expliquant que la faillite économique, signifie l’incapacité de l’Etat à rembourser ses dettes en devises fortes, et donc l’incapacité d’emprunter.

Conséquence : le pays ne pourra plus importer des céréales, les produits de consommation de base, les médicaments et des hydrocarbures.

Afif Chelbi considère comme suicidaire le programme du gouvernement de s’engager dans l’orientation de la compensation vers ceux qui sont le plus dans le besoin. Pareilles mesures se traduiront dans la réalité par l’augmentation des prix d’une bonbonne de gaz à 24 DT, et du pain à 640 millimes. Ce que gagne l’Etat ne dépassera pas les 940 millions de dinars par an.

Les risques que le pays soit mis à feu et à sang si pareille décision est prise sont plus que certains. C’est pour cette raison que « j’ose croire que ce gouvernement est assez raisonnable pour ne pas s’engager sur ce chemin », espère Afif Chelbi.

L’ancien ministre, éduqué à bonne école et respectant le devoir de réserve, n’a pas parlé des prêts dilapidés tout au long de cette décennie et encore moins de la mauvaise gouvernance, de la faiblesse de l’Etat et des abus des syndicats.

La Tunisie ne s’en sortira pas facilement, le sauvetage du pays passera par de lourds sacrifices.

Qui parmi les nouveaux maîtres du pays sera prêt à en faire? Pour le moment, la réponse, à travers les déclarations aussi bien des politiciens que des syndicats, est par la négative.

Il faut s’attendre donc à ce que le peuple paye la facture, sauf miracle !

Wait and see !

A.B.A