L’Union tunisienne de l’agriculture e de la pêche (UTAP) met en garde, mercredi 12 mai 2021, contre un éventuel effondrement de la filière laitière en raison des pertes colossales supportées par les agriculteurs à cause de l’incapacité des centrales laitières à absorber les quantités produites et du système des quotas adopté par ces centrales face à l’accumulation d’un stock de lait industrialisé ayant dépassé actuellement 47 millions de litres.
L’organisation agricole fait savoir que les quantités de lait non acceptées par les centrales laitières s’élèvent quotidiennement à 500 mille litres d’une très bonne qualité. Une situation qui risque d’empirer suite à la décision de la Chambre nationale des centres de collecte du lait de suspendre l’activité de collecte du lait du 12 au 14 mai 2021.
L’UTAP accuse le gouvernement
L’UTAP se dit solidaire avec les producteurs qui, outre les pertes qu’ils endurent, subissent la flambée des prix des fourrages et la montée des coûts de production, appelant le gouvernement à procéder à l’évaluation de leurs pertes et à les indemniser.
Faisant porter au gouvernement la responsabilité des difficultés rencontrées par la filière laitière, l’UTAP l’a appelé à retirer au moins 30 millions de litres de lait industrialisé afin de permettre à la filière de retrouver son rythme d’activité et de lui redonner un certain équilibre.
Suspendre la TVA de 19%
L’organisation plaide également pour la suppression de la TVA de 19% appliquée sur les dérivés du lait pour encourager la consommation locale ainsi que pour la mise en œuvre du pacte de partenariat visant à promouvoir la filière laitière et à valoriser le lait.
Elle invite toutes les parties prenantes (collecteurs, centrales laitières….), à assumer leur responsabilité et à faire preuve de solidarité pour sauver la filière.
L’UTAP avertit, par ailleurs, contre la persistance de la crise actuelle qui impactera à la fois les intérêts des agriculteurs et des consommateurs, menacera la pérennité de la filière et constituera une perte énorme pour l’économie nationale en poussant un grand nombre de producteurs à abandonner leur activité, ce qui aggraverait les taux de chômage.