J’ai eu la preuve de la partialité inéthique du journal français culte « Le Monde » lors d’un mémoire de fin d’études accompli en 2005 avec pour thème la couverture des événements survenus à la prison irakienne d’Abu Ghraieb. Une prison rendue célèbre à cause de la sauvagerie exercée par les soldats américains envers leurs prisonniers. 4 000 Irakiens y ont trouvé la mort.
J’avais à l’époque procédé à une analyse de contenu des articles publiés par le journal Le Monde sur ces faits désolants, et j’ai été profondément indignée par sa partialité, son mépris pour les victimes irakiennes et sa défense des tortionnaires américains. C’est simple, les prisonniers irakiens, dénués de leur humanité, étaient juste des chiffres. Mais dès qu’il s’agissait d’une « victime » américaine, sa vie est racontée de bout en bout, ses amis louaient ses qualités et on décrivait la souffrance et la peine des parents et amis.
Mon étude achevée, j’ai perdu l’envie de lire un journal que je considérais comme une référence et qui s’est avéré être tout juste le mégaphone de la voix du plus fort !
Le journal Le Monde, de mon modeste point de vue, ne s’est malheureusement pas amélioré depuis. Sa couverture de la situation sociopolitique dans notre pays révèle des prises de position très marquées par des journalistes que l’on croirait à la solde des cabinets de lobbying payés au prix fort pour embellir l’image de partis qui ont mis à mal la Tunisie, entre autres Ennahdha.
Une couverture biaisée !
Loin de prétendre, personnellement, être neutre dans une Tunisie qui est en train de s’effondrer, j’espérais un minimum d’honnêteté de la part des correspondants du journal français en Tunisie. Ceux-là mêmes qui ont été des acteurs dans la compagne d’idéalisation de la révolution colorée aux dépens des intérêts de la Tunisie et à un moindre degré de leur pays.
Dernier article mis en ligne, celui de Lilia Blaise du mardi 11 mai 2021, correspondante du Monde à Tunis, fait état des déboires du parti islamiste faisant citer des islamistes du parti Ennahdha que tout le monde sait démagogues dont un parle du populisme d’Abir Moussi (sic). Elle parle de l’insistance du leader de l’opposition d’être accompagnée par ses agents de sécurité en salle plénière alors que sa vie est réellement en danger. Pire, l’assassin de l’agent de police français, mère de deux enfants, a été pris en photo avec des députés membres de la Coalition Al Karama, dont elle ne cite même pas les dépassements à l’ARP.
Pour Lilia Blaise, citer les faits revient à faire état des états d’âme des islamistes qui ont été les acteurs de la faillite des institutions et de l’Etat ; islamistes qu’elle considère comme des victimes, et parlant d’eux comme étant : « Partisan du dialogue et du consensus face à ses adversaires politiques, avec lesquels il a gouverné depuis dix ans au fil de diverses coalitions, il doit se défendre et attaquer sur plusieurs fronts ». Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Médias à la solde ?
A la lire, on croirait presque qu’elle fait partie du bureau politique d’Ennahdha ou de Majliss Al Choura. Elle les défend plus que Lotfi Zitoun, pourtant pur produit nahdhaoui qui a eu le courage de se remettre en question et de quitter le parti islamiste.
Lilia Blaise, éduquée à bonne école, n’a même pas pris la peine de prendre le témoignage d’un député du PDL ou encore d’une autre formation politique rivale d’Ennahdha.
Il faut reconnaître que cette même journaliste et d’autres représentants des médias français sont tristement formatés et aveuglés par le discours victimiste des endoctrinologues de l’islam politique. Du coup, leur parti pris ne fait pas de doute, nous l’avons vu sur France 24 lors de la commémoration de la révolution colorée de janvier 2011, et tout récemment dans un documentaire produit par Arte sur la Tunisie.
Commentaire d’une journaliste de la place : « Le documentaire d’Arte du mardi 11 mai 2021 a été réalisé dans un style de narration romanesque. Les entretiens presqu’exclusivement faits avec les défenseurs des terroristes donnent à penser que le journaliste sympathisait avec les djihadistes leur trouvant des explications sociales. C’est aberrant ».
J’en ai eu personnellement la preuve. Un journaliste du programme « C’est dans l’air » voulait savoir ce que je pensais en tant que femme des médias de la situation politique dans notre pays. Dès que j’ai fait montre de critiques virulentes à l’encontre du parti gouvernant, à savoir Ennahdha et que je lui ai parlé du danger des islamistes, il m’a presque rabroué. Evidemment, mon témoignage n’a pas été diffusé.
Les médias français n’ont jamais creusé dans le passé des islamistes tunisiens pour savoir pourquoi une grande partie d’entre eux ont été emprisonnés. Certes, on ne peut douter de nombre de victimes innocentes du régime Ben Ali, mais aujourd’hui, nous avons la preuve que ceux qui ont été condamnés à de longues années de prison ont trempé dans des actes terroristes de grande gravité.
Mehdi Souissi, lecteur avisé de la scène politique nationale et internationale et vivant aux Etats-Unis, a bien résumé le cas des médias français : «La démocratie US est une démocratie fondée sur les principes des droits de l’Homme mais aussi et principalement sur l’État de droit. Les démocraties européennes, pour leur part, sont construites autour du sentiment de culpabilité (histoire des empires coloniaux et Première et Seconde guerres mondiales). Un sentiment de culpabilité qui fait prévaloir le principe des droits de l’Homme sur le respect de l’Etat de droit. C’est la raison pour laquelle, les Etats-Unis ont réussi à éliminer le terrorisme sur leur sol depuis le début des années 2000 et l’Europe est devenue un foyer pour les terroristes qui ont su exploiter à merveille les principes des droits de l’Homme pour servir leur idéologie et justifier leur violence. Du coup, un islamiste qui immigre aux Etats-Unis adhère aux lois et à la constitution du pays et ne divulgue pas ses idées rétrogrades dans l’espace public, tandis que l’islamiste trouve en Europe des politiciens et des élites stupides qui défendent son “droit“ à ne pas respecter les lois du pays sous le faux slogan: tolérance et droit à la différence ».
A bon entendeur…
Amel Belhadj Ali