Les transferts d’argent vers l’Afrique subsaharienne auraient plongé de 12,5 % en 2020, à 42 milliards de dollars — une évolution à imputer quasi intégralement à l’effondrement de 27,7 % des envois de fonds vers le Nigéria, qui représente à lui seul plus de 40 % des flux en faveur de la région. Compte non tenu de ce pays, les remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne ont progressé de 2,3 %, portées par le dynamisme des flux vers la Zambie (+37 %), le Mozambique (+16 %), le Kenya (+9 %) et le Ghana (+5 %).
En 2021, la hausse devrait se confirmer, à 2,6 %, sous-tendue par une amélioration des perspectives de croissance dans les pays à revenu élevé. Les données sur les remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne sont rares et peu fiables, certains pays utilisant toujours la quatrième édition du Manuel de la balance des paiements du FMI, obsolète, au lieu de la sixième édition.
D’autres ne communiquent aucune donnée. Des enquêtes téléphoniques à haute fréquence réalisées dans certains pays suggèrent une baisse des envois de fonds pour une grande majorité de ménages, même lorsque les chiffres officiels font état d’une augmentation.
Le recours accru aux canaux formels du fait de la fermeture des frontières explique en partie la progression du volume des remises migratoires enregistrées par les banques centrales.
Coûts des transferts : l’Afrique subsaharienne reste la région la plus onéreuse pour les transferts d’argent, le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars ressortant à 8,2 % au quatrième trimestre de 2020. Au sein de la région, qui connaît de forts mouvements migratoires intrarégionaux, les transactions depuis l’Afrique du Sud vers le Botswana (19,6 %), le Zimbabwe (14 %) et le Malawi (16 %) restent les plus chères.
(source : note de la banque mondiale)