Trois cents villages au Sénégal ont été alimentés à l’énergie solaire photovoltaïque (PV), grâce à l’intervention technique de la jeune société tunisienne Solar Power Company (SPC), dans le cadre d’un projet financé par des fonds allemands.
En Afrique subsaharienne, où le marché de l’éclairage hors réseau ” Off-Grid ” est désormais dominé par de grands groupes, la start-up tunisienne a réussi sa percée et enchaîné les réceptions (mot qui désigne une variante du raccordement au réseau pour ne pas provoquer des perturbations), les mises en service et le contrôle des installations PV au profit de communautés isolées et d’autres établissements.
Dans 8 pays africains (Sénégal, Congo, Burkina Faso, Mali, Tchad, Côte d’Ivoire, Togo, Benin), SPC est parvenue à réaliser des projets de mise en service, de réception et d’équipement en panneaux solaires d’une capacité variant de 10Kwc à 250Kwc.
Sur le marché local, la société SPC est passée aux avant-postes, selon les chiffres de la STEG, en termes d’installations photovoltaïques en 2020, avec plus de 455 installations sur un total de 4 723 réalisées.
Le solaire PV, choix idéal pour les micro-réseaux en Afrique
En effet, moins de 10% des 600 millions d’habitants des zones rurales en Afrique subsaharienne, ont accès à l’électricité.
Assurer l’accès de ces régions isolées à l’énergie, représente, à cet effet, un énorme investissement, parfois peu rentable et trop lourd à supporter pour les sociétés publiques, aux finances souvent fragiles.
D’où le choix des énergies renouvelables, et particulièrement le solaire PV. Car, dans beaucoup de zones rurales en Afrique, cette énergie est la plus compétitive sur le long terme.
Les panneaux solaires délivrent leur électricité à bas coût le jour (au maximum, ils peuvent assurer environ 80% de la consommation annuelle) et les générateurs diesel prennent le relais la nuit et lors des pics de consommation, notamment le matin.
Selon Zied Mabrouk, gérant de la société SPC, l’entreprise a opté pour l’Afrique ” parce que c’est un marché vierge et en cours de développement en raison du faible taux d’électrification qui ne dépasse pas les 10% dans certains pays “.
” Nous avons réussi cette percée grâce à notre expertise et expérience dans le domaine des énergies renouvelables de plus de 20 ans d’expérience ainsi qu’à l’aide de notre partenaire allemand, Asantys Gmbh “, a-t-il développé.
S’agissant des aspects techniques, pour réussir un système off-Grid mini réseau, d’abord il faut identifier les besoins, puis bien dimensionner le système et faire un bon choix pour les équipements à installer pour qu’il soit compatible comme modules photovoltaïques, batteries, onduleurs et régulateurs, explique Mabrouk.
Les entreprises du solaire photovoltaïque en Tunisie pourraient tirer meilleur profit de ce boom des marchés d’électrification en Afrique.
D’ailleurs, selon les derniers chiffres de l’IRENA, l’Afrique a poursuivi sur la voie d’un développement régulier des énergies renouvelables avec de nouvelles capacités installées jusqu’à ce jour, estimées à 2,6 GW, soit un peu plus qu’en 2019, en dépit de la conjoncture très impactée par la pandémie du Covid-19.