L’Organisation de défense du consommateur (ODC) estime que les hausses répétitives des tarifs de l’eau potable constituent ” un fardeau pour le consommateur “.
Deux semaines après la publication des nouveaux tarifs de l’eau potable, fixés en vertu d’un arrêté du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime, et publié dans le Jort N° 43 du 21 mai 2021, l’ODC appelle à réviser la répartition des tranches de consommation afin d’augmenter la part de la première tranche destinée aux familles nécessiteuses fixée à 20 m3 qui est estimée à 200 millimes le mètre cube à la consommation.
Par ailleurs, et dans un communiqué publié vendredi 28 mai 2021, l’ODC demande à la SONEDE d’examiner audacieusement les problèmes structurels qu’elle rencontre afin de trouver des solutions qui tiennent en considération la situation du citoyen et l’intérêt commun.
Elle s’étonne de l’augmentation des tarifs de l’eau potable à un moment où la Tunisie passe par une situation économique difficile, sans pour autant améliorer les services de la société qui restent en deçà du niveau requis, surtout que plusieurs régions souffrent de la rareté de l’eau potable sinon des coupures répétitives dans l’approvisionnement.
Selon l’ODC, beaucoup de citoyens souffrent de la médiocrité de la qualité de l’eau potable, ce qui a poussé certains d’entre eux à avoir recours à la consommation des eaux minérales, qui représentent pour leurs budgets un coût supplémentaire, alors que les plus diminues consomment de l’eau du robinet malgré sa mauvaise qualité.
L’ODC considère que la rareté de ressources en eau et la modestie des moyens ne peuvent justifier le recours de la SONEDE aux solutions faciles pour préserver ses équilibres financiers et faire en contrepartie endosser le citoyen de lourdes charges sans aborder les grands problèmes dont elle souffre, à l’instar de l’absence de la bonne gouvernance.
Rappelons que les nouveaux tarifs de l’eau potable ont été fixés en vertu d’un arrêté du ministre de l’Agriculture, lequel arrêté annule et remplace celui du 6 avril 2020, fixant le prix de l’eau potable. Les nouveaux prix de l’eau potable ont été fixés, hors taxe sur la valeur ajoutée, en deux catégories : des tarifs progressifs et des tarifs uniformes.
Tarifs progressifs :
Il s’agit des tarifs applicables aux différents types d’usage hormis l’usage touristique et les groupements de développement dans le secteur de l’Agriculture et de la Pêche. Celui-ci comprend les prix suivants :
– Le tarif de deux cents millimes (0,200 dinar) par m3, lequel s’applique aux consommations trimestrielles inférieures ou égales à 20 m3.
– Le tarif de 665 millimes par m3 qui s’applique à la totalité de la consommation trimestrielle de l’abonné lorsque celle-ci est supérieure à 20 m3 et inférieure ou égale à 40 m3.
– Le tarif de 810 millimes par m3 qui s’applique à la totalité de la consommation trimestrielle de l’abonné lorsque celle-ci est supérieure à 40 m3 et inférieure ou égale à 70 m3.
– Le tarif de 1,120 dinar par m3 s’appliquant à la totalité de la consommation trimestrielle de l’abonné lorsque celle-ci est supérieure à 70 m3 et inférieure ou égale à 100 m3.
– Le tarif de 1,290 dinar par m3 s’appliquant à la totalité de la consommation trimestrielle de l’abonné lorsque celle-ci est supérieure à 100 m3 et inférieure ou égale à 150 m3.
– Le tarif de 1,620 dinar par m 3 qui s’applique à la totalité de la consommation trimestrielle de l’abonné lorsque celle-ci est supérieure à 150 m3.
Pour les abonnements à usage domestique desservant les immeubles collectifs à étages ayant trois appartements ou plus, il sera tenu compte du nombre d’appartements à usage d’habitation pour la détermination de la consommation moyenne du trimestre considéré par appartement aux fins d’application du tarif progressif suscité.
Lorsque la consommation d’eau donne lieu à une facturation mensuelle, il sera pris en considération le tiers des tranches fixées aux fins d’application des tarifs progressifs ci-dessus.
Tarifs uniformes :
Pour le tarif de l’eau à usage domestique non branché, il est fixé à deux cents millimes (0,200 d) le m3. Il est applicable aux abonnements souscrits par les collectivités publiques et qui desservent les groupements de développement dans le secteur de l’agriculture et de la pêche.
En ce qui concerne le tarif de l’eau pour l’usage touristique, il est de mille-six-cent-vingt millimes (1,620 d) le m3. Ce tarif est applicable à l’eau livrée aux établissements de tourisme tels que définis par la réglementation en vigueur relative au classement des établissements de tourisme fournissant des prestations d’hébergement.
L’article 2 de l’arrêté ministériel prévoit aussi des tarifs qui s’appliquent sur les factures éditées à compter de l’entrée en vigueur du présent arrêté.