L’économie tunisienne, qui fait face à des difficultés en matière de finances publiques et à un gap de financement du déficit du budget de l’Etat, pourrait sortir de la crise d’ici la fin 2021 grâce à un scénario de résilience, estime une récente étude de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) et de la Fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung (KAS).
Cette résilience est tributaire, toutefois, de la mobilisation d’un ensemble de mesures concrètes, indique cette étude intitulée : “” Crise des finances publiques en Tunisie et gap de financement du déficit du budget de l’Etat : quelles marges de manœuvre de renforcement des capacités de résilience économique en 2021 ? “.
Il s’agit, d’abord, de restructurer la dette des entreprises publiques, ce qui permettrait de comprimer le gap de financement de 5,280 milliards de dinars en générant des gains de compensation de la dette croisée entre les secteurs publics et l’Etat de l’ordre de 3,850 milliards de dinars et des gains de compensation de la dette croisée intra-secteurs publics de 1,430 milliard de dinars.
Il serait également nécessaire de convertir les projets d’investissement en projets de partenariat public-privé (PPP) en plus du redéploiement budgétaire, moyennant la révision du budget de l’Etat, dans le cadre d’une loi de finance complémentaire, ce qui est en mesure de combler le gap de financement de 2,606 milliards de dinars.
“Ceci se fera via le redéploiement d’une partie des budgets réservés au programme l’infrastructure routière et à d’autres dépenses d’investissement (ministère de l’Equipement), au programme de forêts et aménagement des terres agricoles et d’autres dépenses d’investissement (ministère de l’Agriculture) et au programme d’assistance logistique et technique et à d’autres dépenses d’investissement (ministère de la Défense nationale)”, lit-on dans l’étude de l’ITES et la KAS.
L’étude plaide aussi en faveur de la rationalisation de la masse salariale publique (comprimer le gap de financement de 1,714 milliard de dinars), via des actions de prélèvement sur salaires des fonctionnaires, le départ anticipé à la retraite, le départ volontaire de la fonction publique et aussi la minimisation du recrutement dans l’emploi public.
Selon l’étude, il est aussi recommandé de réviser à la hausse les prix de certains services publics d’une manière ciblée, notamment les hydrocarbures, l’électricité, l’eau potable, le tabac, ce qui pourrait générer un gain budgétaire de 832 millions de dinars (MDT).
Le gouvernement est invité, en parallèle, à mettre en ouvre des mesures exceptionnelles d’amnisties (fiscale, douanière, de change…) et d’accélérer le recouvrement des créances fiscales, ce qui est en mesure de drainer plus de 1 milliard de dinars, d’après la même étude.