Lors de l’adoption, en décembre 2020, de la loi de finances pour l’exercice 2021, le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli, avait promis aux députés, en contrepartie d’une validation de cette loi dans les délais, de se rattraper, au mois de mars 2021, avec l’élaboration d’une loi de finances complémentaire qui remédierait à toutes les lacunes qu’ils ont relevées.

Seulement voilà, nous sommes au mois de mai et cette loi corrective n’est toujours pas promulguée par le gouvernement. Pis, entre temps les choses ont évolué, défavorablement. Le gouvernement a pris beaucoup de retard pour négocier un nouvel accord de financement avec le FMI lequel ne devrait se concrétiser que le mois de septembre prochain, si tout va bien.

En même temps, le cours du pétrole sur la base duquel le gouvernement a calculé le budget 2021, soit 45 dollars, a été largement dépassé ; le baril du pétrole se situe actuellement à plus de 68 dollars.

Selon les projections de la banque américaine Goldmann Sachs, le prix du baril de Brent pourrait atteindre les 75 dollars au cours du 3ème trimestre 2021 et 80 dollars d’ici la fin de cette année.

La banque explique cette projection de hausse par trois facteurs : la reprise de la demande mondiale, la relance des activités dans plusieurs secteurs et l’augmentation de la vaccination contre la pandémie de Covid-19.

Dans ses projections, Goldmann Sachs précise que la réintroduction du pétrole iranien, en juillet prochain, n’atténuera pas la hausse des prix, et ce même dans le cas d’un scénario de production « agressive ».

Conséquence : face à cette nouvelle donne, le gouvernement tunisien sera obligé de réviser ses calculs et ses besoins en ressources extérieures, estimées dans la loi de finances 2021 à 18,5 milliards de dinars, lesquelles s’élever à 22 milliards de dinars.

Abou SARRA