Le gouvernement de Hichem Mechichi ne compte pas supprimer la subvention de certains produits de consommation, mais œuvrera à réorienter progressivement, le système de compensation vers les catégories nécessiteuses, telles que les familles pauvres et à faible revenu, et les familles à revenu moyen ou au dessus du moyen, selon le conseiller économique du Chef du Gouvernement, Abdessalem Abassi.
Cette approche sera mise en oeuvre, à travers une méthode scientifique, et en concertation avec la ceinture politique du gouvernement et les organisations nationales, telles que l’UGTT, ainsi que l’UTICA, a-t-il ajouté, dans une déclaration à la presse accordée en marge d’une conférence nationale organisée, à Ghammarth, à l’occasion de la célébration samedi du 40ème anniversaire de la création du mouvement Ennahdha, parti islamiste, toujours au pouvoir depuis les premières élections libres organisées en Tunisie, en octobre 2011.
Le gouvernement, qui ne mènera pas de réformes sans l’accord de différentes parties, prépare actuellement les mécanismes qui accompagneront la réorientation de la subvention de certains produits de consommation vers ceux ayant droit, a-t-il dit, précisant qu’il n’est pas possible d’augmenter les prix sans faire bénéficier les familles, dans le besoin de la subvention et des transferts financiers.
Concernant ce qui a été diffusé sur la réduction de la masse salariale, Abassi a indiqué que la réforme dans ce domaine concerne la baisse du taux des salaires par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB), expliquant que des mécanismes et des programmes ont été présentés aux différents acteurs politiques et à l’UGTT, dans l’objectif de mettre en place des mesures consensuelles.
Pour sa part, le ministre des Finances Ali Kooli a rappelé la situation difficile que traverse le pays depuis 2010, notant que les prochaines étapes des réformes seront douloureuses. Le gouvernement doit communiquer sur cette question et tenir le peuple au courant de la situation réelle du pays et est appelé à identifier des solutions radicales pour améliorer la situation.
L’un des principaux axes de ces réformes porte sur la restructuration des entreprises publiques, leur mode de fonctionnement et de leur capacité à générer des profits, a-t-il indiqué.
Ainsi, suite au changement des hypothèses sur lesquelles s’est basé le budget, le gouvernement se trouve dans l’obligation de mobiliser des ressources extérieures estimées à 3877 millions de dinars (MD) et des ressources internes estimées à 4255 MD, au cours de la période à venir, afin d’éviter le risque de cessation de paiement en août 2021.
Les experts estiment également que si le gouvernement ne parvient pas à mobiliser des ressources supplémentaires, que ce soit à travers la garantie américaine (1 milliard de dollars) ou en obtenant des crédits exceptionnels dans le cadre de la coopération bilatérale, un déficit financier d’environ 3300 MD pourrait être enregistré, au cours du mois d’août 2021, du fait que les dépenses atteindront à la fin de ce mois (31792 MD), alors que les ressources se limiteront (28491 MD).