La pêche illicite, non déclarée et non réglementée serait responsable, selon la FAO, de la prise annuelle de 11 à 26 millions de tonnes de poisson, privant ainsi l’économie mondiale de 10 à 23 milliards de dollars. Elle conduit à la surexploitation et à la dégradation des ressources halieutiques.
Pour cette raison, la Tunisie, où le secteur de la pèche compte pas moins de 12 000 embarcations, assure environ 70 000 emplois directs et indirects et contribue de près de 13 % aux exportations agricoles, se déploie pour lutter contre la pêche illicite sur le plan national et régional.
Le pays a déjà reçu du Japon, des navires de surveillance pour surveiller les côtes et d’autres pour la recherche scientifique et la formation professionnelle dans ce secteur.
Son effort afin d’assurer des inspections en mer consistantes dans l’ensemble de la région méditerranéenne, est reconnu par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM), qui travaille en partenariat avec l’Agence européenne de contrôle des pêches (AECP) et les inspecteurs de 7 pays de la région (Albanie, Algérie, Bosnie-Herzégovine, Libye, Monténégro, Tunisie et Ukraine).
” Le rôle des inspections en Méditerranée est essentiel pour assurer le respect des règles de pêche. La CGPM est en train de développer un programme international conjoint de surveillance et d’inspection en Méditerranée et en mer Noire afin de former les inspecteurs nationaux et d’améliorer l’accès aux d’informations et aux données, ainsi que leur échange, dans l’ensemble de la région “, indique un communiqué de la CGPM, qui opère dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Selon les travaux réalisés dans le cadre de l’évaluation de la stratégie de cette commission régionale, un modèle permettant d’anticiper les effets sur l’évolution des stocks de poissons, ces stocks pourraient se reconstituer si la pêche illicite, non déclarée et non réglementée était éliminée.
Un navire de patrouille ” Lundy Sentinel “, en haute mer, a été affrété par l’AECP, à cet effet, pour soutenir le déploiement d’inspecteurs de divers pays et les échanges, améliorant ainsi la conformité, le renforcement des capacités, et l’échange de bonnes pratiques dans des situations opérationnelles réelles sur le terrain.
Une académie de formation pour les inspecteurs
En 2022, une académie de formation virtuelle pour les inspecteurs des pêches sera lancée dans les pays de la Méditerranée afin de continuer à favoriser des inspections en mer toujours plus complètes et harmonisées, ajoute la même source.
Cette académie vient complémenter les formations pratiques dispensées par l’AECP conformément aux engagements pris dans la Déclaration Ministérielle de Malte ” MedFish4Ever “, signée le 30 mars 2017, par les représentants ministériels des côtes septentrionale et méridionale de la Méditerranée qui se sont engagés à sauver les ressources halieutiques de la Méditerranée et à protéger la richesse écologique et économique de la région.
Ces formations portent, entre autres, sur le droit international et ses décisions en matière de suivi, contrôle et surveillance, afin de continuer à renforcer les capacités des inspecteurs pour la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.