Une majorité des députés présents à la plénière tenue mardi 8 juin 2021 a refusé l’accès du Groupe chimique tunisien (GCT) à un financement extérieur pour s’approvisionner en matières premières, notamment les phosphates.
Lors de cette plénière consacrée à la discussion du projet de loi, daté de 2021 et relatif à l’approbation de l’accord de garantie du 12 février 2021 entre la Tunisie et la Société internationale islamique de financement du commerce, les parlementaires ont exprimé leur étonnement du recours du gouvernement à l’importation du phosphate dans un pays qui en possède largement, au lieu de résoudre les problèmes entravant la production nationale.
La production nationale du phosphate a en effet, régressé de 88% en janvier et février 2021. Elle a chuté de 8 millions de tonnes en 2010 à seulement 3 millions de tonnes en 2020.
Certains députés ont qualifié “d’absurde” et de “catastrophe économique” cet accord de crédit concernant un contrat “Mourabaha” pour cofinancer l’importation de matières premières, qui reflète, selon eux, l’absence de l’Etat et de stratégie de gouvernance claire de l’actuel gouvernement.
Le montant de financement du projet de loi, objet de discussion, s’élève à 50 millions de dollars américains sous forme d’un accord de “Mourabaha” avec la garantie de l’Etat tunisien. Ce crédit est remboursable sur une année à partir de la date du premier retrait.
Des importations “anarchiques” et “criminelles”
D’autres députés ont appelé le ministre du Commerce et du Développement des Exportations à prendre des mesures fermes pour atténuer le phénomène d’importation “anarchique” et “criminelle”, selon leurs dires, dans ce contexte difficile que traverse le pays.
Ils ont critiqué le fait qu’au lieu d’importer les produits de grande nécessité pour les tunisiens à l’instar des médicaments indisponibles dans les pharmacies, la Tunisie importe du jus d’orange, alors que sa production d’agrumes est estimée à 500 mille tonnes, et d’autres produits de luxe à l’instar des couches pour chats et chiens.
Certains députés ont également dénoncé les dernières augmentations des prix décidées par le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, notamment, en ce qui concerne l’orge et le lait, ajoutant que ces augmentations ont suscité de vives protestations dans les gouvernorats de sud.