Les états financiers et les résultats de l’exercice 2020 de la Banque nationale agricole (BNA) annoncés lors de l’assemblée générale du 10 juin 2021, marquent l’achèvement du plan de restructuration 2016/2020 et annoncent l’entrée de la banque dans la phase de la consolidation des acquis et la rectification des déficiences.
Ils sont également annonciateurs de l’entrée de la BNA en force dans une nouvelle ère de réorientation stratégique vers une green banque au niveau des financements et des investissements et un plus grand engagement en tant que banque socialement responsable dans le respect des accords conclus avec les organismes internationaux.
Au bout de 5 ans de profondes réformes et d’exercices difficiles, trois principaux constats sont à considérer, relève, à l’ouverture de l’AGO, Kamel Naoui, administrateur :
- La BNA est une banque viable, rentable, résiliente et socialement responsable ;
- Elle est viable parce que malgré le marasme économique et l’effet dévastateur de la pandémie Covid-19, la BNA a pu réaliser un produit net bancaire de 690 MDT, et est classée deuxième à l’échelle nationale avec un taux de progression qui avoisine les 5,4%;
- La BNA est rentable sur le plan financier avec un bénéfice net de 102 MDT, et elle commence au titre de l’exercice 2020 à verser les dividendes et rémunérer ses actionnaires;
- la BNA est une banque résiliente parce que malgré la multiplication des réglementations prudentielles jugées parfois coercitives dans le contexte exceptionnel de la pandémie Covid-19, elle a pu respecter toutes les normes prudentielles avec un ratio de solvabilité qui avoisine les 19,8%, un ratio de fonds propres solides de 15,15% et un ratio liquidités qui dépasse la norme requise de 142,78%.
La BNA s’est soumis à un stress test imposé par la BCT et à prouver qu’elle est capable de maîtriser la donne dans des conditions d’exercice et un contexte économique des plus difficiles.
Le rôle joué par la BNA en tant que banque socialement responsable et son engagement dans son environnement socioculturel n’est plus à prouver et le plan de restructuration arrivé à termes laisse place au plan de relance pour renforcer sa place à l’échelle nationale en tant que banque leader.
Nous avons réalisé les objectifs du plan de restructuration
Mondher Lakhal, directeur général de la BNA, dans son intervention relatant les résultats financiers de la banque, a insisté sur le mérite d’une banque qui a bataillé pour se repositionner en bonne place sur la place financière après cinq ans où elle a dû subir une restructuration profonde. Grâce au plan de restructuration, la BNA peut se targuer de fondamentaux solides malgré un contexte économique extrêmement difficile à cause de la Covid-19 qui a trop duré.
Parmi les principales réalisations de la BNA au cours de l’année 2020, la création du Centre d’Affaires, la clôture des emprunts obligataires lancés en 2020 et 2021 et une participation à la lutte contre la Covid-19 via 10% des résultats nets de la banque. Ceci sans parler de l’accélération de la digitalisation de la banque et une grande implication dans la RSE.
L’encours des crédits entre 2015 et 2020 a augmenté en volume de 5 milliards de dinars.
Pour ce qui est de l’encours des dépôts, explique Mondher Lakhal, l’année 2015 a démarré avec 6,2 milliards de dinars, nous avons terminé 2020 avec 8,8 milliards de dinars, la barre des 9 milliards de dinars a d’ailleurs été clôturée quelques temps après, l’évolution moyenne étant de près de 7%.
Les dépôts à vue de la BNA se sont établies à 8,778 milliards de dinars en 2020 contre 8,537 milliards de dinars en 2019, soit une hausse de 2,8%. Il y a eu une progression de 19,8% (+493 millions de dinars) des dépôts à vue et autres sommes dues à la clientèle pour totaliser un encours de 2,984 milliards de dinars.
L’épargne a augmenté de 9,4% (286 MDT) pour atteindre les 3,108 milliards de dinars.
Les dépôts à terme ont pour leur part reculé de 520 MDT pour se stabiliser à 2,685 milliards de dinars. En termes de positionnement sectoriel, la BNA occupe la deuxième place.
Notre stratégie est claire, explique le DG de la BNA : «C’est la maîtrise des coûts des dépôts, c’est le produit dépôt le plus cher qui a reculé de 16,2% et ceux faiblement rémunérés ont augmenté».
Pour ce qui est du financement de l’économie, la banque continuera à financer les entreprises publiques dans la limite de ses moyens et l’agriculture dont elle est le premier pourvoyeur de fonds à hauteur de 30% (4,5 milliards de dinars) : 10% agriculture et 20% collecte et agroalimentaire.
Plus que la réussite de son plan de restructuration ou la consolidation de ses résultats financiers ou encore le renforcement de ses fondamentaux, la BNA s’oriente aujourd’hui vers l’instauration d’un nouveau style dans la gestion de ses ressources humaines et financières.
En tant que banque occupant une place centrale sur la place de Tunis, elle est décidée à jouer un rôle crucial dans le développement d’un nouveau modèle entrepreneurial. Il s’agit d’un écosystème où les financements, les ressources et les investissements répondent aux répondent aux défis sociaux et environnementaux majeurs auxquels notre société est confrontée.
Amel Belhadj Ali