La conférence continentale soulève de grands espoirs de reprise du business en Afrique. On table beaucoup sur la synergie que pourrait générer cette quatrième édition qui entend inverser le ralentissement imposé par la pandémie de Covid-19.
La conférence “Financing Investmet and Trade in Africa réunira à Tunis, pendant trois jours soit du 24 au 26 courant, sa quatrième édition. C’est ce qu’ont annoncé les organisateurs ce mercredi 16 juin, lors d’une conférence de presse.
Cette année, FITA est placée sous le haut patronage du président de la République tunisienne. C’est Hakim Ben Hammouda, ancien ministre des Finances dans le gouvernement de Mehdi Jomaa, qui en est le commissaire général. Il est assisté d’un quatuor de choc composé de Meriem Mezghani Malouche (BM, Washington) ainsi que d’Aymen Errais pour la coordination nationale avec le concours d’Achraf Ayadi (Paris) pour la coordination européenne francophone, enfin de Wahid Ben Tanfous pour la sphère anglo-saxonne.
Anis Jaziri, SG de TABC, soutenait qu’il était important d’étoffer la participation des plus importantes institutions internationales et panafricaines pour un meilleur succès des travaux de FITA IV, dans une perspective de reprise des échanges interafricains.
S’agissant de la première conférence continentale en présentiel, les organisateurs voient dans le défi des retrouvailles le signe annonciateur d’un sentiment collectif d’une revanche sur la pandémie qui pourrait générer une reprise bénéfique pour tous. Et, l’occasion pour l’économie tunisienne, en mal de relance, l’opportunité d’un redéploiement pour son secteur exportateur capable d’équilibrer ses échanges trop concentrés sur l’UE.
Une présence de haut rang
Il n’y a pas de doute, FITA s’est frayé sa voie sur le continent et à sa quatrième édition laquelle devait se tenir en 2020 et qui a été reportée du fait de la pandémie de Covid-19, les organisateurs promettent de faire avancer le business sur le continent de manière significative.
Au vu de la qualité des speakers attendus, tous décisionnels de premier rang, parmi les invités d’honneurs autant que les participants, la moisson d’affaires serait prometteuse, assurent-ils.
Six ministres africains dont deux ministres d’Etat ivoiriens (Affaires étrangères et Agriculture) ainsi que les représentants des bailleurs de fonds internationaux dont notamment la BM -qui sera représentée par son directeur MENA, Ferid Belhaj, apportent le soutien des pouvoirs publics africains et des institutions multilatérales à cette ambition continentale de faire repartir le dynamisme économique qui profiterait à l’ensemble des pays africains.
Cette IVème édition verra une représentativité étoffée et à son plus haut niveau des opérateurs économiques et des organismes panafricains de développement ainsi que des banques de même que des capital-risqueurs, et enfin des fonds d’investissement.
La conférence connaitra une affluence record au vu de l’état des confirmations à partir de la plateforme de la conférence initiée par une start up tunisienne “e-veille“. Seront présents un millier de cadres et décideurs africains et officiels enfin de hauts responsables d’institutions financières africaines.
Et pour la première fois, on annonce la participation de “Africa 50“ ainsi que “Africa Finance Corporate“, deux fonds d’investissement qui gèrent des lignes de financement spécifiques en ligne avec les thématiques de FITA. Ces dernières concernent l’impact de la pandémie et les moyens de les dépasser.
Bien entendu seront abordées les questions de l’infrastructure, de la problématique de l’énergie sur le continent et les défis y afférents.
La digitalisation sera également examinée avec la perspective que l’on connaît, sachant que la Tunisie nourrit le rêve de se hisser au rang de plateforme de l’innovation.
L’économie circulaire et l’écosystème des start up ne seront pas en reste -sachant que sur ce dernier registre la Tunisie a opéré une certaine avancée favorisée par le Start Up Act.
Des partenariats bien avancés
FITA IV fera une grande place, la matinée du 26 juin soit le troisième jour de la conférence à l’examen de l’état d’avancement du partenariat avec la Libye initié depuis le 11 mars dernier lors d la conférence commune réunie dans la ville de Sfax et surtout après la visite du chef de gouvernement, Hichem Mechichi, à Tripoli les 23 et 24 mai dernier.
Les deux pays entendent activer la route “Tarik El Oubour“ vers trois destinations, à savoir le Soudan, le Tchad et le Niger, pays traditionnellement en liaison avec la Libye. Cependant, les deux pays, en ligne avec l’esprit de la conférence, examineront surtout la perspective de succès d’une initiative commune en direction des pays subsahariens. La Libye et la Tunisie entendent devenir le portail de l’Afrique. C’est une ambition que se partagent beaucoup de compétiteurs et qui fait encore recette.
FITA fera une grande place à TICAD 8, cette initiative nippone qui se tiendra en 2022 en Tunisie… Ainsi, il est prévu que la conférence soit transmise en live streaming pour être suivie à partir de Tokyo. Le vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement japonais interviendrait dans le cadre de FITA.
Perspectives africaines
La Tunisie a toujours eu le souci de promouvoir ses échanges avec le reste du continent. Déjà dans les années 70, des “caravanes africaines“ avaient été initiées par la STB. Elles n’ont pas su retrouver un deuxième souffle. La volonté de relancer a toujours été présente mais la Tunisie n’a jamais élaboré une vision stratégique sur la question.
Le rééquilibrage des échanges extérieurs de la Tunisie concentrés à plus de 70% avec l’UE devient une nécessité impérieuse. On peut y voir le mobile et le levier de l’activation d’un nouveau modèle économique dont TICAD 8 grâce au concours du Japon en serait le levain.
Quoiqu’il en soit, nous pensons qu’il est toujours utile de réunir les décideurs africains et de les motiver à faire affaires ensemble. Tôt ou tard il faudra se pencher sur les questions vitales qui touchent aux problèmes monétaires et de change et de réglementation. La ZLECAF est un cadre de maturation pour ces problématiques. Et les pays africains en attendent le plus.