La migration ” irrégulière ” vers l’Europe ne doit en aucun cas être résolue dans le cadre d’une approche sécuritaire, a souligné le chef de l’Etat, Kais Saied.
Dans une déclaration à l’agence TAP à la résidence de l’ambassadeur tunisien à Rome, Moez Sinaoui, en marge de la visite officielle en Italie les 16 et 17 juin courant, il a indiqué qu’il faut réfléchir sur les vraies causes profondes qui incitent des femmes et même des enfants à tenter la traversée vers l’Italie, au péril de leurs vies.
“Migrer n’est pas un choix pour ces personnes. C’est la pauvreté et la précarité qui les ont poussées à risquer leurs vies pour gagner l’autre rive. Il faut s’attaquer à ces causes et ne pas oublier non plus les réseaux de passeurs et de traite humaine qui sont présents sur les rives nord et sud” a-t-il ajouté.
Au début du 20e siècle, la migration était dans le sens inverse puisque la Tunisie abritait une importante communauté italienne et jusqu’à ce jour, les italiens résident dans notre pays. Et cette situation n’a jamais posé un problème, a-t-il dit.
Et d’ajouter “La migration est devenue sélective. En 2019, plus de 500 médecins ont migré vers l’Europe. Un médecin spécialiste vaut des millions”.
S’agissant de la question sanitaire, le président de la république a précisé avoir évoqué avec les autorités italiennes en ” toute franchise ” les énormes disparités de distribution des vaccins entre les pays des rives nord et sud de la Méditerranée. “les vaccins n’ont pas atteint les 200 millions dans le sud contre plus d’un milliard dans le nord, alors que le droit à la santé est un droit humain”, a-t-il précisé.
Pour ce qui est des partenariats, le président de la république a indiqué que “les aides sont les bienvenus dans le cadre du respect de notre souveraineté, appelant à adopter une approche humaine dans le traitement de ces questions”, a-t-il insiste?.
La visite officielle du chef de l’Etat en Italie vise à renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines et à échanger les points de vue au sujet des questions régionales et internationales d’intérêt commun, selon la présidence de la République.