Les pertes cumulées de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) s’élèveraient à 800 millions de dinars (MDT) en 2020, ses dettes dépassant les 365 MDT, mais les dus de la société auprès des ministères au titre du transport gratuit dépassent eux aussi les 62 MDT à fin mars 2021.
C’est ce qu’a affirmé le ministre du Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk, lors de son audition par la Commission parlementaire de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de gestion des deniers publics de l’ARP, lundi 5 juillet 2021.
Le plan stratégique de la société est axé sur la réhabilitation des infrastructures, le renouvellement des équipements, l’amélioration de la gouvernance, le rétablissement des équilibres financiers et le développement des services a-t-il ajouté.
Réformer les entreprises publiques
A ce titre, une étude préliminaire sur la restructuration de la SNCFT sera examinée, en conseil ministériel, vers la fin de l’année en cours, a-t-il noté, réitérant l’attachement du ministère à préserver les entreprises publiques et à les réformer dans les plus brefs des délais
Chakchouk a exposé les difficultés structurelles auxquelles fait face la SNCFT et qui consistent particulièrement, en la vétusté de son parc, son incapacité à acquérir les pièces de rechange nécessaires à la maintenance, la dégradation de la situation des entrepôts de maintenance, le blocage de la réalisation des nouveaux entrepôts, outre le manque de main d’œuvre qualifiée.
Le ministre a aussi souligné l’importance de mobiliser les financements nécessaires pour lever les obstacles qui entravent les investissements de la société et impactent négativement, son rendement et ses services, considérant qu’il est nécessaire de léguer certains projets à la Société du Réseau Ferroviaire Rapide de Tunis (RFR), après le changement de son statut.
Bureaucratie et nécessité d’instaurer une gouvernance de la société
Il a également évoqué l’impact négatif de la bureaucratie sur la mobilisation des financements extérieurs, ce qui a été, selon lui, derrière le retard accusé dans la réalisation de certains projets à l’instar de celui du réseau ferroviaire rapide.
En réponse à une question sur le rôle joué par la société en matière de transport des phosphates et des céréales, le ministre a déclaré que le ministère envisage de faire porter la part de transport ferroviaire des céréales de 7% actuellement à 10% en 2022, en renforçant la coopération entre les entreprises publiques concernées.
Le réseau ferroviaire tunisien s’étale sur 2 150 Km, dont 1 777 Km non exploités alors que le parc est composé de 145 locomotives, 30 trains électriques desservant les banlieues, 30 trains pour les grandes lignes, 112 wagons pour passagers, 2 003 wagons de transport de marchandises, 1 083 wagons tombereaux, 1 361 conteneurs, outre les 28 trains électriques relevant de la Société du Réseau Ferroviaire Rapide de Tunis, d’après Chakchouk.
Pour les députés présents, il importe de revoir la gouvernance de la société, de lutter contre la corruption qui la gangrène en renforçant les actions de contrôle et d’audit.
Ils ont, par ailleurs, évoqué la nécessité de renforcer le transport ferroviaire des céréales et des matières premières tels que les phosphates afin d’améliorer les finances des entreprises publiques concernées.