Le livre “Terres promises” d’Alfonso Campisi publié aux éditions tunisiennes Arabesques vient de décrocher la plus haute distinction littéraire italienne, le Pégase d’or du Prix Flaiano littérature et narrative. Dans un post sur sa page facebook, l’éditeur Moncef Chebbi a félicité Alfonso Campisi pour “ce succès bien mérité, un succès qui illustre le lien très fort entre les deux rives de la méditerranée, entre la Tunisie et l’Italie si proche”, écrit il.
De son côté, l’académicien Alphonso Campisi, professeur de Philologie Romane et Italienne à la Faculté des Lettres des Arts et des Humanités de l’Université de la Manouba a tenu à signaler que c’est la première fois dans l’histoire de la Tunisie, qu’un écrivain reçoit le Pégase d’or du Prix Flaiano littérature et narrative, tenant à saluer toute l’équipe des Editions Arabesques pour leur professionnalisme et pour leur sérieux.
8ème ouvrage publié de l’universitaire et écrivain Alfonso Campisi, et premier roman, “Terres promises” est un bond dans le temps, dans une période post-Seconde Guerre mondiale. Le roman relate le parcours d’un groupe de Siciliennes, qui ont migré de leur terre natale “La Sicile” vers la Tunisie à la recherche d’une vie meilleure.
Ce livre a vu le jour dans le projet de “La mémoire des Siciliens de Tunisie”, un projet engagé qui a été entamé depuis plus de 20 ans et qui traite, entre autres, de la migration sicilienne entre le XIXe et le XXe siècles.
L’héroïne de ce roman est une femme battante, méditerranéenne, sicilienne, qui part de sa petite île natale avec d’autres femmes vers la Tunisie en 1944-1945, dans une période où la Sicile avait été totalement détruite.
Les hommes siciliens étaient déjà partis bien avant. Sur place, et à cette époque-là, les femmes tenaient davantage les rênes que les hommes : elles devaient survivre, subvenir à leurs besoins, tenir des foyers, travailler et s’occuper des enfants.
Comme dans la plupart des mouvements migratoires, les hommes partent, rejoints plus tard par les femmes et les enfants. Les femmes régnaient sur l’île en cette période jusqu’à ce qu’elles décident de rompre tous les préjugés, les idées reçues et ces regards de soumission liés à la femme, en partant à la recherche d’un avenir meilleur… en Tunisie.
Le groupe prend le large, guidé par Ilaria, femme sicilienne. Cette dernière se pose beaucoup de questions : elle est instruite, et influencée par les mouvements de gauche de l’époque. Pourquoi immigrer ? Pourquoi devons-nous chercher à survivre ailleurs ? Des interrogations d’ordre culturel, politique, religieux sont étalées et se bousculent. Des sujets qui s’ouvrent sur plusieurs axes avec de nombreuses connotations historiques.
Alfonso CAMPISI est né à Trapani (Italie). Académicien, il est professeur de Philologie Romane et Italienne à la Faculté des Lettres des Arts et des Humanités de l’Université de la Manouba (Tunisie) ; Professeur de la première Chaire au monde de Langue et Culture Siciliennes ; Membre de la commission doctorale nationale ” Langues ” en Tunisie et responsable du doctorat en Italien, Président pour le continent africain de l’A.I.S.L.L.I. (Association Internationale pour les Etudes de Langue et Littérature Italiennes), il collabore avec l’Université de Pennsylvanie, Philadelphie (USA) et de Montpellier 3 ( France).
Philologue et méditerranéiste, spécialiste de langue et de culture siciliennes, s’intéresse à la Sicile, à la Méditerranée , au Maghreb et notamment à la Tunisie où il réside depuis 1998. Académicien, Président en Italie du Conseil Scientifique de l’ ” Accademia della Lingua Siciliana “. Ses dernières recherches se focalisent sur l’identité, la langue et l’histoire de la Tunisie et des émigrés siciliens en Tunisie, en France et aux Etats-Unis.
Parmi ses publications : “Ifriqiyya et Siqilliyya, un jumelage méditerranéen” (Tunis 2010), “La Tunisie, sa langue, son histoire” (Tunis 2011), “Trilinguisme en Tunisie” (Tunis 2013), et “Voyageurs arabes en Sicile normande, XI-XII siècles” (Tunis 2014) , “Mémoire et contes de la Méditerranée : l’émigration sicilienne en Tunisie XIX et XX siècles” (Tunis, 2016)…