En Tunisie, s’amuser à se renvoyer le « ballon du blâme » semble, en effet, être une pratique socialement acceptable. C’est une contagion qui se répand de génération en génération, motivée par l’amplification des égos refusant l’embarras de l’échec.
Un regard bref sur les archives des médias tunisiens au cours des douze derniers mois, nous permettra de définir « avec précision » ceux qui occupent le banc des accusés, responsables des différentes crises qu’a connues le pays, rien de plus dangereux que la débâcle de la crise pandémique et la catastrophe qui en a résulté.
Le président de la République me rappelle Oum Kalthoum, répétant la même phrase un million de fois, pointant constamment du doigt le CDG dans sa mauvaise gestion de la situation.
L’ARP ne se soucie pas de qui assume la responsabilité tant que ce n’est pas la sienne.
Le CDG continue de blâmer ses ministres, le manque d’infrastructures, ses prédécesseurs et son propre ministre de la Santé.
Le ministre de la Santé accuse le manque d’infrastructures, les budgets manquants, son prédécesseur, et le public.
Quant au citoyen, eh bien c’est intéressant. Il blâme les Américains (peut-être les Chinois, nous ne le saurons jamais du moment qu’il y a quelqu’un d’autre à blâmer). Il blâme l’ensemble du gouvernement (tout en ignorant ses ordres), et tous les autres citoyens qui ne respectent pas les mesures de sécurité sanitaire, tout comme lui…
Lotfi Essaibi