L’Indicateur du risque pays sur la dette souveraine de la Tunisie, ou ce qu’on appelle le spread sur les obligations de la dette souveraine (soit la différence entre le taux d’intérêt de l’obligation et celui d’une obligation similaire sans risque), a augmenté aujourd’hui de 2 points, selon le professeur universitaire en économie, Fethi Nouri.
L’universitaire estime que “c’est une réaction très attendue des marchés des capitaux internationaux, vu la situation économique très inquiétante du pays ces derniers mois outre la décision prise dimanche soir, par le président de la république de geler toutes les activités du parlement et de révoquer le chef du gouvernement”.
Il a ajouté que “cette décision met en danger la solvabilité de la Tunisie et rend nos discussions avec le FMI et tous les autres bailleurs de fonds très difficiles”.
Pour rappel, le chef de l’Etat a activé, dimanche soir, 25 juillet 2021, journée qui coïncide avec la célébration de la Fête de la République, l’article 80 de la Constitution et décidé la suspension des travaux de l’Assemblée des représentants du peuple, la levée d’office de l’immunité de tous les députés, le limogeage du chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Il va assurer lui-même la présidence de l’exécutif ainsi que du parquet.
Selon Nouri, “le spread élevé, signifie que le risque d’insolvabilité d’un pays est inquiétant. Il est lié à la situation économique, sociale et politique au sein d’un pays. Pour le cas de la Tunisie, au vu des difficultés économiques, des problèmes sociaux et du manque de visibilité politique, Il est normal que cet indicateur du risque pays s’envole”.
Toutefois, l’universitaire a espéré que cette hausse sera passagère avec l’amélioration de la situation. “Il faut attendre, les jours à venir, pour s’assurer de la réelle tendance”, même s’il reste inquiet de la dégradation de la situation économique du pays et des difficultés rencontrées récemment pour payer la dette américaine venue à échéance le mois de juillet courant”.
En effet, la Tunisie vient de rembourser un emprunt obligataire d’une valeur de 506 millions de dollars (l’équivalent de 1,413 milliard de dinars) obtenu en 2014, sur le marché financier. Il était assorti de la garantie des Etats-Unis.
Enfin, il réitère l’impératif de concevoir et de mettre en application, en urgence, des solutions réelles pour assurer la relance de l’économie du pays. “Notre pays fait face à de grandes difficultés économiques et il ne parvient plus à gérer son quotidien, dont le paiement de salaires des fonctionnaires qui traîne pour le mois de juillet”. Et de conclure “la priorité absolue aujourd’hui c’est d’avancer au niveau de l’accord avec le FMI, afin que la Tunisie puisse honorer ses engagements, sinon nous risquons le pire, surtout suite aux dernières notations qui rendent notre sortie sur le marché international très coûteuses, et à la propagation de la pandémie qui bloque l’activité de plusieurs secteurs d’activité”.