L’Association des magistrats tunisiens (ASM) a appelé le ministère public à ” assumer son rôle dans la protection de la société et du pays contre le crime, dont en particulier la corruption et le terrorisme qui ont bloqué la transition démocratique “.
Dans un communiqué publié mardi 27 juillet 2021, elle invite à poursuivre les auteurs de ces crimes ” quels que soient leurs rangs et leurs positions ” et à ” appliquer la loi et rompre avec l’impunité “.
Pour l’ASM, la crise politique, sociale, économique et sanitaire que connaît le pays, qui a conduit à des protestations populaires à travers tout le pays, ” résulte essentiellement du blocage du processus démocratique par les systèmes qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011 “.
L’Association des magistrats tunisiens considère, dans ce sens, que la résolution de la crise se fera à travers le respect de la légitimité constitutionnelle et les garanties d’un régime démocratique basées notamment sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance du ministère public qui doit être mis à l’écart de toute instrumentalisation politique.
Elle appelle le président de la République à accélérer la fin des dispositions exceptionnelles et à révéler les mécanismes de relance du processus démocratique garant des droits et des libertés et de la reprise normale de la marche des institutions de l’Etat.
Elle souligne, en outre, l’importance d’associer les forces vives civiles aux choix nationaux pour rectifier le cours du processus démocratique et lui assurer toutes les garanties de succès.
Enfin, l’ASM exhorte la population à ne pas tomber dans le piège des appels à la violence et au chaos, et à préserver la paix sociale en cette conjoncture particulièrement sensible.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé dimanche soir (25 juillet 2021) de geler les activités du Parlement, lever l’immunité de tous les députés, révoquer le chef du gouvernement et assurer lui-même la présidence du ministère public.