Un film documentaire de long métrage nommé “Caravane des 24 Parfums” est en cours de réalisation, soutenu par le fonds Tfanen-Tunisie créative, lit-on sur le nouveau site officiel des 24 parfums qui vient documenter dans les moindres détails le parcours de ce projet artistique dont la genèse remonte à 2003. Le films retrace l’ensemble des expériences vécues dans le projet du spectacle “les 24 parfums” du pianiste, arrangeur et compositeur Mohamed Ali Kammoun.
Ce long métrage rend hommage à un patrimoine musical ancien de grande richesse, qui s’avère en voie de disparition. Sur les traces de trésors perdus, une caravane avait oscillé pendant deux ans les régions tunisiennes, faisant le portrait sonore et visuel d’une femme. Des résidences de création musicale et visuelle ont été filmées dans les régions ainsi que les coulisses d’enregistrements studios, de spectacles…
Avant le démarrage du projet 24 parfums à Tozeur, une collecte de terrain dans l’ensemble des régions tunisiennes (24 gouvernorats) a été réalisée durant les deux premières années du projet, menée par Mohamed-Ali Kammoun et son orchestre.
Parmi les musiciens participants à cette caravane on peut citer Nourhene Haddaoui et Eya Daghnouj (chant), Lotfi Soua (percussions), Ahmed Litaiem (nây), Chadhe Hichri (chef de chœur) et Habib Ben Attia (violon).
Vingt et une résidences artistiques d’une semaine chacune environ ont eu lieu au total, faisant participer plus de 300 artistes entre détenteurs de patrimoine et jeunes académiciens. Un périple qui finit en octobre 2017 avec un workshop de malouf représentant la région du Grand Tunis (4 gouvernorats), à l’Institut Rachidia de la musique tunisienne.
Des échanges artistiques et de multiples séances de documentation ont vu le jour, complétés par des essais de transcription et de restauration de matériaux sonores anciens quasiment disparus ou méconnus : rythmes, modes, thèmes de chansons…. Ce travail de nature ethno-musicologique a été soutenu par le ” Fonds de Création Littéraire et Artistique du ministère des Affaires culturelles de Tunisie “.
Des esquisses d’arrangements et de compositions musicales ont été également inspirées par le voyage, et seront plus tard appelées “Parfums”. Les créations musicales inspirent à leur tour le designer graphique Raouf Karray pour élaborer des dessins originaux et différentes illustrations graphiques.
Donnant tous les détails sur les débuts du projet des 24 parfums soit par le texte, l’image et la vidéo, le site web de cette création orchestrale revient sur tous les moments forts de ce spectacle qui, selon Mohamed Ali Kammoun, s’est voulu dès le départ un hommage vibrant à une Tunisie diverse aux multiples facettes.
C’est un projet artistique qui propose un portrait musical authentique, jeune et moderne de la Tunisie. 24 Parfums sont inspirés par les arômes et sensations musicales transcrits dans le palimpseste du patrimoine musical tunisien auxquels le compositeur ajoute tant sa patte qu’une dimension supplémentaire générant un voyage spatio-temporel sensationnel.
Le travail a été réalisé sur une durée de 4 ans, de 2016 à 2020, et s’est articulé en 3 phases : collecte de terrain, création contemporaine et documentation, disponibles au final sur le site www.24parfums.com.
Il est à rappeler que ce spectacle eut énormément de succès lors de sa Première le 17 août 2018 à la Clôture du Festival International de Carthage. Une grande tournée a eu ensuite lieu enchaînant une vingtaine de concerts, la plupart sur des scènes prestigieuses (Opéra de Tunis, Colisée d’El Jem, Théâtre Grec de Hammamet, Grands théâtres de Plein air de Bizerte, Grand théâtre de Sfax…).
La tournée de 2019 a été clôturée par un concert le 19 septembre à l’Olympia de Paris à guichet fermé.
La sortie d’un double album intitulé “24 Parfums” auquel a contribué le violoniste tunisien Zied Zouari est prévue pour le mois de janvier 2022. Selon le le témoignage de Zouari “les 24 Parfums ne peuvent se résumer en un projet de musique. C’est une expérience humaine extraordinaire, une invitation à un voyage onirique dans les régions du pays, dont la richesse ne finit point de nous surprendre et nous inviter à l’invention”.