Le budget mensuel destiné au transport pour chaque ménage tunisien, vivant dans le Grand Tunis, s’élève à près de 300 dinars.
Un budget qui alourdit les charges des ménages, surtout ceux aux revenus modestes, déjà très touchés par la flambée des prix de l’alimentation et du taux d’inflation en général (5,7% en juin 2021). Il s’agit d’un surcoût que les ménages payent à cause de la détérioration et de la médiocrité des services publics de transport.
Découragés par cette médiocrité des services, les utilisateurs des moyens de transport en commun migrent, aujourd’hui, vers les moyens individuels. C’est ce qu’ont souligné des groupes représentatifs de ménages tunisiens dans le cadre d’une étude de la Fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung, menée en collaboration avec l’Institut des recherches économiques et sociales.
Dans le cadre de cette étude intitulée ” un budget de la dignité pour la Tunisie “, ces groupes ont été réunis sur une période de plus d’un an pour discuter du contenu détaillé du panier minimum de biens et services nécessaires à la famille pour atteindre des conditions de vie digne en Tunisie.
L’étude recommande ainsi aux autorités tunisiennes de ne pas se limiter aux actions qui permettent de soutenir directement le pouvoir d’achat des familles, mais aussi de mettre en œuvre des services publics qui contribuent indirectement au niveau de vie des familles.
En effet, ce surcoût pourrait être beaucoup plus élevé aujourd’hui, car les prix de transport ont augmenté de 0,4%, à la suite de la hausse des prix des services de transport ferroviaire des passagers de 2,9% et les services de transport routier de 1,2%, selon le dernier bulletin mensuel pour le mois de juillet 2021 de l’INS.
Le taux d’inflation en général a augmenté à 5,7% en juin 2021, après une stabilité à 5% en avril et mai 2021, selon l’INS.
Les investissements d’extension dans le secteur du transport, se sont limités, depuis des années, en Tunisie à des actions de renouvellement des équipements existants.
Les initiatives d’amélioration des services de transport et de la mobilité sont presque inexistantes.
Pourtant, depuis juillet 2014, un projet de mise en place d’un Plan directeur national des transports (PDNT) à l’horizon 2040 a été approuvé.
Il vise à faire un diagnostic du secteur avant la mise en place d’un plan qui permettra de favoriser son essor, d’autant plus que la dernière étude réalisée dans ce sens date de 2004.