L’absence d’une Cour constitutionnelle est de nature à prolonger la crise politique que traverse actuellement la Tunisie, ce qui pourrait ralentir, encore plus, la mise en œuvre des réformes économiques et par conséquent les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), prévient l’agence de notation Moody’s.
Dans un rapport publié lundi 2 août 2021, en réaction à l’application de l’article 80 de la Constitution tunisienne, par le président de la République, Kais Saied, en vertu duquel il a limogé le Premier ministre, gelé les travaux du Parlement et levé l’immunité des députés, Moody’s souligne qu'”une crise politique prolongée perturberait les négociations avec le FMI sur un nouveau programme pluriannuel, déjà au point mort, et ce en raison de désaccords déjà existants avec le gouvernement”.
Ces désaccords concernent notamment la réduction de la masse salariale de la fonction publique, la réforme des subventions et le rôle des entreprises dans l’économie, indique l’agence de notation.
A cet égard, Moody’s estime qu’il est peu probable que le FMI souscrive à un nouveau programme sans l’approbation d’un train de réformes global, dans le cadre d’un ” pacte social ” rassemblant toutes les composantes nationales (syndicat, patronat, société civile…).
Par conséquent, cela pourrait augmenter les risques de besoin de liquidité du gouvernement et compromettre davantage la viabilité de la dette extérieure.