Les affirmations avancées par Sihem Ben Sedrine sur Jawhara FM à propos du député d’Ennahdha, à propos de prétendues plaintes déposées à son encontre et d’un mandat d’amener le concernant, ont été démenties de la part de l’intéressé.
Fayçal Derbel se dit atterré par les accusations injustes portées contre lui. «Je suis choqué de l’acharnement de Mme Ben Sedrine contre moi, même si je comprends que le fait que j’ai procédé à une remise en question totale de la manière dont elle et son instance ont traité le dossier de la BFT, suscite son inimité, nous a-t-il déclaré. Le fait est que cette affaire coûte trop cher à notre pays. Il s’agit de milliards de dinars, je le rappelle».
Pour rappel, Ben Sedrine a accusé Fayçal Derbel en ces termes : «Ce monsieur, ancien RCDiste, s’est vite reconverti en un nahdhaoui, c’est un proche de Rached Ghannouchi qui protège les corrompus. Il brandit à chaque fois un document que nous lui avons livré et qui le disculpe de toute accusation alors qu’il a d’autres affaires en cours et des affaires de malversations avec des banques».
Ce qui nous interpelle dans la diatribe de la Ben Sedrine est sa posture inquisitrice et son changement de cap brutal concernant le président du parti Ennahdha en Tunisie qui l’a lui-même nommée à la tête de l’IVD. Ses accusations sur Fayçal Derbel débitées sur un ton loin d’être serein, au vu de l’importance et de la complexité des dossiers auxquels elle a eu affaire lors de son exercice à la tête de l’IVD. Le dossier Fayçal Derbel soumis à la compétence d’un tribunal d’exception ne s’adosserait, d’après le concerné, à aucune preuve concrète, d’où le document livré par la présidente et l’innocentant.
«La présidente de l’IVD a soumis à la justice 300.000 dossiers sans avoir procédé aux investigations d’usage, ce qui rend le travail des juges extrêmement difficile si ce n’est impossible», témoigne Zouhaier Makhlouf, ancien membre de l’IVD.
Il explique : «Mme Ben Sedrine est une habituée des infractions légales. Elle a violé 32 articles de la loi organique (53) portant organisation de la justice transitionnelle. C’est considéré comme une atteinte à l’autorité de l’Etat. Elle a noyé l’IVD d’affaires qui ne relèvent pas de ses aptitudes et a mis la pression sur les membres de l’instance.
Conséquence : elle n’a pas rendu justice aux véritables victimes et elle a accordé des droits et des dédommagements, qu’ils ne méritent pas, à d’autres plaignants. Sihem Ben Sedrine ne peut se prévaloir d’être crédible, elle a fait preuve de mauvaise foi et n’a pas permis à l’IVD de réaliser les nobles missions pour lesquelles elle a été créée ».
Fayçal Derbel souligne que l’affaire Carthage Cement relève aujourd’hui des compétences du tribunal d’exception devant lequel il ne pouvait même pas se prévaloir de l’immunité du député. Une affaire sur laquelle la présidente de l’IVD, elle-même, a statué en livrant à l’intéressé un document prouvant son acquittement pour absence de preuve claire et univoque. Fayçal Derbel affirme qu’aucune autre affaire n’a été portée devant la justice et encore moins celles concernant des malversations bancaires. Et pour terminer, il n’y a aucun mandat d’amener visant Fayçal Derbel, comme l’a affirmé Sihem Ben Sedrine à Jawhara FM.
Sihem Ben Sedrine s’est retournée aujourd’hui contre son bienfaiteur – Rached Ghannouchi – parce qu’il perd du terrain. Elle l’accuse de protéger les corrompus et ne cite que Fayçal Derbel, qui n’est pas un pur produit nahdhaoui et qui a récolté 32 000 voix à Sfax lors des dernières élections législatives. Elle ne cite pas les centaines d’autres RCDistes qui se sont reconvertis en nahdhaouis et dont les malversations sont de notoriété publique, ce qui nous renvoie à l’explication première apportée par la victime de ses accusations : « Vous pensez qu’elle se serait acharnée ainsi sur moi si je n’avais pas remis en question ses conclusions et ses décisions à propos de l’Affaire BFT ? Devais-je tolérer que l’Etat tunisien accepte de débourser un montant pareil ? Mon crime est-il d’avoir voulu être plus loyal pour mon pays et plus soucieux de ses intérêts que de compromissions politiques ? ».
L’IVD est en manque de vérité, et plus que tout, elle a privé de dignité nombre de personnes victimes de fausses accusations par son instance. De hautes compétences sécuritaires et administratives ont été trainées dans la boue à cause de son parti pris pour Ennahdha depuis plus de dix ans. L’absence de transparence dans le traitement des affaires soumis au regard de son instance justifierait aujourd’hui qu’une enquête ait été ouverte à propos de ses agissements.
Attendons voir.
A.B.A