La croissance économique en Tunisie (appréhendée à travers l’évolution du Produit Intérieur Brut) affiche actuellement un profil particulièrement volatile selon l’INS.
En effet, l’économie nationale a enregistré au cours du deuxième trimestre 2021 un repli de – 0,2%, en rapportant le PIB réel des variations saisonnières du deuxième trimestre par rapport à son niveau au trimestre précédent.
Dans une lecture des contreperformances de l’économie tunisienne durant le deuxième trimestre de 2021 publiée mercredi, l’Institut a expliqué cette évolution trimestrielle du PIB principalement, par les fortes baisses de la valeur ajoutée dans les activités des services d’hôtellerie, de café et de restauration (-35,2%), des services du transport (-20,9%) et dans le secteur de la construction (-17,1%). Parallèlement, ces baisses ont été amorties par une forte croissance de la valeur ajoutée en volume dans les secteurs de l’extraction minière (+33,6%) et le raffinage de pétrole (+29,4%) ainsi que la poursuite de la reprise dans les industries manufacturières.
Sur une base annuelle, le PIB en volume a en revanche progressé de +16,2% au deuxième trimestre 2021,ce qui reflète en grande partie à quel point l’économie nationale s’est effondré au printemps 2020, alors que la pandémie de coronavirus s’installait et que l’activité était entravée par les différentes mesures de confinement.
Dans l’ensemble, poursuit l’INS, ce sont surtout les branches de l’industrie qui ont opéré un recouvrement substantiel, mais encore relatif, de leur valeur ajoutée au deuxième trimestre 2021, comparativement à leur situation d’il y a un an.
La divergence entre les taux de variation du PIB trimestriel (glissement trimestriel et glissement annuel) ne comporte aucun paradoxe, selon l’INS, mais traduit une dynamique conjoncturelle marquée par un choc économique majeur. Car, malgré cette croissance positive au cours du deuxième trimestre 2021 en rythme annuel, le niveau d’activité économique demeure inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. En effet, le PIB en volume reste inférieur de 8 % par rapport au niveau qui était le sien au quatrième trimestre 2019, soit avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19.
Bien que cet écart serait amené à se combler, l’économie nationale ne retrouverait son niveau d’activité d’avant-crise que très progressivement, note l’INS.
Pour le moment, en supposant que le PIB au cours des troisième et quatrième trimestre reste constant et égal à son niveau du deuxième trimestre, le PIB serait en augmentation d’environ 3% pour l’ensemble de l’année 2021 (ce taux désigne ” l’acquis de croissance ” au deuxième trimestre).
Ainsi, la croissance économique demeure, toujours selon l’institut, fortement dépendante de l’évolution des conditions sanitaires mais également, des autres développements impactant le climat des affaires, sans oublier le resserrement de la politique de l’Etat en matière de prudence et d’anticipation, pour mieux gérer la conjoncture économique à l’heure d’une crise politique ardue.