Le porte-parole officiel du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Omar, a déclaré aujourd’hui, vendredi, que des réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie trouvent des difficultés pour obtenir l’aide financière dont ils doivent bénéficier ce qui les oblige à travailler dans des conditions non sécurisées.
Il a ajouté, dans une déclaration à la TAP, que la non obtention de subventions de la part du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a poussé de nombreux réfugiés à chercher une autre source de revenu se retrouvant, ainsi, exposés à la violation de leur dignité et de leurs droits et obligés de travailler dans conditions précaires.
Il a, à cet égard, indiqué qu’un réfugié, bénéficiant du droit d’asile depuis août 2019, a été victime d’un accident de travail le 12 août courant car il était contraint de travailler dans des conditions non sécurisées pour pouvoir survivre.
Ben Omar a dénoncé le manquement des organisations onusiennes concernées à leur devoir en matière d’assistance aux réfugiés et demandeurs d’asile, appelant au renforcement de l’aide accordée à cette catégorie face au nombre croissant de réfugiés et demandeurs d’asile à travers la mobilisation des moyens matériels et logistiques nécessaires.
Il convient de souligner qu’un communiqué signé par plus d’une cinquantaine de réfugiés et demandeurs d’asile de nationalités africaine et soudanaise est parvenu à l’agence TAP. Les signataires dénoncent les conditions sociales difficiles dans lesquelles ils vivent en Tunisie.
De son côté, le responsable exécutif du projet de protection des réfugiés au Conseil tunisien des réfugiés, Abderrazek Krimi a nié, dans une déclaration à la TAP, toute discrimination ethnique dans l’attribution de l’aide du HCR ou de ses partenaires aux réfugiés et demandeurs d’asile.
Il a expliqué que la stratégie adoptée dans l’octroi des subventions et des aides repose sur plusieurs critères dont le plus important est la situation précaire des réfugiés et des demandeurs d’asile, notamment les enfants non accompagnés, les mères célibataires, les personnes âgées, les victimes de violence, les personnes porteuses de handicap…
Il a souligné que la carte d’asile ne donne pas directement droit à une assistance, soulignant que le HCR accorde une aide financière aux réfugiés pour une durée de 3 mois, renouvelable, soulignant qu’en cas de retour volontaire, d’intégration dans le pays d’accueil ou le transfert dans un autre pays, l’aide financière est suspendue.
Selon le responsable, chaque réfugié et demandeur d’asile perçoit un montant de 250 dinars tandis qu’une aide de 350 dinars est accordée à chaque famille de réfugiés qui bénéficie, également, d’une somme supplémentaire en fonction du nombre d’enfants.
Il a ajouté que l’aide est renouvelée plus d’une fois selon le niveau de précarité et que le réfugié et le demandeur d’asile qui sont capables de travailler sont intégrés par le HCR dans la vie professionnelle, sauf qu’un certain nombre de réfugiés ou de demandeurs d’asile refusent les offres d’emploi et se contentent de l’aide accordée.
Par ailleurs, Krimi a souligné la nécessité de mettre en place une législation nationale qui protège les droits matériels et moraux des réfugiés et des demandeurs d’asile, notamment au vu de leur nombre croissant, qui est actuellement estimé à plus de 8 500 et devrait atteindre 12 000 d’ici la fin de cette année.
La Tunisie compte 4 centres d’accueil pour réfugiés et demandeurs d’asile, dont 1 à Médenine, 2 à Zarzis et 1 à Tunis.