Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a approuvé l’adoption par la Tunisie de l'”Amendement de Kigali du Protocole de Montréal” (Canada) sur les substances appauvrissant la couche d’ozone.
De ce fait, la Tunisie peut bénéficier de l’appui financier et technique du Fonds multilatéral du protocole de Montréal et de certaines autres instances internationales pour réduire progressivement les substances hydrofluorocarbures (HFC), utilisées notamment dans les domaines de la réfrigération et de la climatisation et nuisent au climat.
C’est ce qu’a indiqué le coordinateur de l’Unité nationale d’ozone à l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE), Youssef Hammami.
L’importance de l’adhésion de la Tunisie à ce protocole
Cité par l’agence TAP, Hammami précise que l’appui du Fonds multilatéral permettra à la Tunisie d’élaborer une stratégie nationale pour identifier les utilisations des substances hydrofluorocarbures (HFC), et aider les industriels à réduire leur utilisation de ces substances, en adoptant d’autres lignes de production, en renforçant les ressources humaines dans leurs sociétés et en intégrant d’autres produits naturels.
Pour lui, l’adhésion de la Tunisie à l’effort international pour lutter contre les utilisations des substances hydrofluorocarbures revêt une importance particulière, d’autant plus que ces matériaux contribuent à hauteur de 8% dans la production des gaz à effet de serre.
Selon les experts, ce taux atteindra 25% à l’horizon de 2050, notamment avec la hausse des températures ainsi qu’avec l’accroissement des besoins en réfrigération et en climatisation.
Formation d’une centaine de techniciens…
Hammami a relevé qu’une stratégie nationale basée sur des études sectorielles a été élaborée permettant à l’unité nationale de l’ozone de former 112 techniciens dans le domaine de la climatisation et de la réfrigération dans les secteurs public et privé, le plus grand consommateur des substances hydrofluorocarbures, soit 80% des utilisations totales, et ce en vue de rationaliser sa consommation.
Il précise qu’un modèle technico-économique est en cours d’élaboration, pour mettre en place un système national permettant de récupérer ces substances et de les recycler.
Dans cette optique, une unité a été créée à Borj Chakir pour collecter et recycler les déchets provenant des appareils de climatisation et de réfrigération; une autre devrait voir le jour à Sfax.
Rappel…
L’adhésion de la Tunisie à l’amendement de Kigali du Protocole de Montréal a eu lieu après l’adoption du parlement en mars 2021, de la loi numéro 11 de l’année 2021 relatif à l’adhésion à l’amendement de Kigali du Protocole de Montréal sur les substances appauvrissant la couche d’ozone, afin d’en réduire progressivement, l’utilisations.
Les 197 signataires du Protocole de Montréal (Canada), dont la Tunisie, ont ratifié, lors de la réunion de Kigali (Rwanda) en 2016, l’amendement de Kigali, qui place la production et la consommation d’hydrofluorocarbures utilisés sous le contrôle du Protocole de Montréal.
Ce protocole vise à protéger la couche d’ozone en éliminant progressivement, au niveau mondial, les substances qui l’appauvrissent, notamment les hydrofluorocarbures . L’amendement de Kigali permettra une réduction d’environ 85 % de ses utilisations d’ici 2050, en vue de baisser les températures d’environ 0,5 degré.