En moyennes annuelles, le taux d’inflation s’établirait à 5,6% en 2021 et à 5,9% en 2022, avant de revenir à 5,2% en 2023. C’est en tout cas ce que prévoit la Banque centrale de Tunisie, dans sa note sur les évolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme (août 2021).
Par principale composante, l’inflation des produits administrés devrait continuer à se maintenir à des niveaux relativement élevés, avoisinant 5,4% en moyenne en 2021 et 2022, et 3,7% en 2023, contre 5,7% en 2020.
Ces perspectives résulteraient, essentiellement, d’après la BCT, de l’intensification des pressions suscitées par les principaux prix administrés sur l’horizon de prévision, dues notamment à l’envolée des prix internationaux des produits de base et de l’énergie et de l’absence d’un espace budgétaire permettant de limiter le degré de transmission vers les prix à la consommation.
Impact du stress hydrique l’inflation des produits alimentaires frais
Quant à l’inflation des produits alimentaires frais, les effets du stress hydrique prolongé et des restrictions sur l’irrigation, de la hausse des coûts des intrants et de production, et du renforcement de la demande, notamment celle du secteur de l’hôtellerie et de la restauration en perspectives, maintiendraient des pressions à la hausse de l’inflation de l’ensemble des produits alimentaires frais.
En moyennes annuelles, les prévisions tablent sur un taux d’inflation des produits frais de 6,4% en 2021, 6% en 2022 et de 5% en 2023, après avoir enregistré 5,9% en 2020.
Pour sa part, l’inflation sous-jacente devrait se maintenir sur une tendance haussière graduelle sous l’effet des pressions inflationnistes provenant essentiellement de ses principaux déterminants.
En particulier, les tensions en provenance de l’offre seraient actives au niveau des coûts des intrants. En particulier, les perspectives haussières des prix internationaux des produits de base et des matières premières, et les effets indirects engendrés par les éventuelles hausses des prix de l’énergie. ainsi que le renforcement de la demande, soutenu par la reprise des crédits à la consommation, est de nature à alimenter les pressions sur les prix à la consommation.
En moyennes annuelles, le taux d’inflation sous jacente devrait avoisiner 5,5% en 2021, 6% en 2022 et 5,9% en 2023, et ce après 5,6% en 2020.
La trajectoire de l’inflation est assez élevée
L’incertitude entourant la trajectoire de l’inflation demeure assez élevée et asymétrique vers le haut et les foyers de risques sont multiples. Ainsi, les principaux facteurs de risques pourraient résulter d’une hausse plus importante et durable des prix internationaux des produits de base et/ou d’une détérioration des équilibres extérieurs.
De même, les contraintes budgétaires pourraient inciter à l’ajustement vers la hausse de certains prix administrés, ce qui rajouterait un lot d’incertitude considérable à la prévision de l’inflation.
La BCT assure qu’elle sera vigilante quant à l’évolution de l’inflation durant la période à venir. Elle ne ménagera aucun effort pour éviter une dérive de l’inflation et pour assurer le retour de cette dernière à des niveaux soutenables, en usant de tous les instruments mis à sa disposition et ce, afin de préserver le pouvoir d’achat du consommateur et la confiance en la monnaie nationale.